Le recrutement d'Abercrombie & Fitch dans le viseur du défenseur des droits

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sur des critères discriminatoires et notamment l'apparence physique

La marque de vêtements américaine Abercrombie & Fitch s'est attirée de nombreuses critiques au mois de mai, en décidant de bannir de ses rayons féminins les tailles XL et XXL. Aux Etats-Unis, l'initiative a choqué, et une pétition a déjà été signée par 79,4 millions de personnes. En France, c'est le Défenseur des droits qui a décidé de s'intéresser aux pratiques de la griffe. Dominique Baudis  s'est auto-saisi de ce dossier le 15 juillet, pour en savoir plus sur les "conditions et le processus de recrutement au sein de la société Abercrombie and Fitch". D'après la saisine révélée par 'Le Monde', l'entreprise "semble fonder ses pratiques de recrutement sur des critères discriminatoires et notamment l'apparence physique". Les gens beaux attirent d'autres gens beaux Le PDG de la marque ne s'en cache pas : pour vendre des vêtements, mieux vaut véhiculer une image jeune et sexy. "C'est pour cela que nous embauchons des gens beaux dans nos magasins. Parce que les gens beaux attirent d'autres gens beaux, et nous voulons nous adresser à des gens cool et beaux", affirmait-il par exemple en 2006 dans une interview reprise par 'Le Monde'. Une philosophie illustrée dans les magasins par des mannequins torse nu et très musclés qui accueillent les clients. Mais "si des exigences professionnelles essentielles et déterminantes pourraient légitimer la prise en compte de l'apparence physique dans le cadre de recrutement de mannequins, il en est autrement pour des postes de vendeurs", écrit le Défenseur des droits. Abercrombie & Fitch a déjà été poursuivi aux Etats-Unis et en Angleterre pour discrimination raciale à l'embauche et licenciement abusif d'une personne handicapée, rappelle le défenseur des droits dans sa saisine.