Le Grenelle de l'environnement, c'est parti !

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après quatre mois de débats sans précédent, le Grenelle de l'environnement a entamé ce mercredi au ministère de l'Ecologie un marathon de deux jours de négociations. L'objectif est de finaliser les mesures qui seront mises en place pour lancer une "révolution verte" en France. Premiers dossiers de la matinée : les nouvelles normes dans le bâtiment et la taxe carbone. François Fillon a fait une apparition rapide. C'est un Jean-Louis Borloo décrit comme très pugnage qui mène les débats.

Le Grenelle de l'environnement est entré dans sa dernière phase ce mercredi. Le ministère de l'Ecologie accueille un marathon de deux jours de discussions sur les moyens de lancer une "révolution verte" en France. Cette réunion vient clore quatre mois de débats sans précédent, des comités d'experts, 350.000 contributions recueillies via internet et une vingtaine de réunions en région. Les questions liant contraintes économiques et protection de la planète et du climat ont été abordées. Transports, bâtiment, agriculture, part du bio et sort des OGM, modes de production et politiques de l'environnement, de nombreux sujets ont été passés en revue.

Preuve de la mobilisation du gouvernement : François Fillon a fait une très rapide apparition mercredi au moment de l'ouverture des débats en compagnie de six autres ministres. "Toutes les mesures concrètes, précises et consensuelles, le gouvernement s'engage à les mettre en oeuvre" a déclaré le Premier ministre. D'après les premiers échos des négociations en cours, Jean-Louis Borloo serait très pugnace, décidé à aller même plus loin sur certains dossiers que les groupes de travail. Les normes sur la construction de bâtiment seraient ainsi considérablement durcies.

Autre dossier de la matinée : les transports. Concernant la taxe carbone, les syndicats sont montés en première ligne pour défendre cette proposition aux côtés des écologistes et de Nicolas Hulot notamment. Toujours dans le domaine des transports, les vols intérieurs seraient soumis à une taxe dès lors qu'il existe une alternative en TGV. Le principe d'une éco-pastille pour favoriser les véhicules les plus "verts" et d'une éco-redevance sur les camions serait également adopté. Enfin, un budget de 20 milliards d'euros aurait été dégagé pour développer les transports ferrés.

Santé,énergie, nucléaire : de nombreuses propositions restent encore à étudier. Certaines restent sources de divergences profondes, comme l'usage des pesticides, ou font l'objet de polémiques, telles l'éco-fiscalité. Pour le camp écologiste, Nicolas Hulot en tête, l'instauration ou non d'une fiscalité verte aura valeur de test. Le patronat s'oppose de son côté à toute augmentation des taxes et réclame une remise à plat globale de la fiscalité. Les militants anti-nucléaire ont amèrement déploré que cette source d'énergie, qui fournit à la France 80% de son électricité, n'ait pas constitué un point de l'ordre du jour.

A l'issue de cette table ronde finale, le président Nicolas Sarkozy rendra jeudi ses conclusions. Il recevra à cette occasion à l'Elysée de nombreux invités dont Jose Manuel Barroso, président de la Commission européenne, l'Américain Al Gore et la Kényane Wangari Maathaï, prix Nobel de la Paix (en 2007 et 2004). Les mesures retenues seront traduites en 15 à 20 plans d'action et présentées au Parlement début 2008.