Le CAC 40 chute pour la 10e fois de suite, un record

Les places boursières alternent déprime et optimisme, justifiant leurs aternoiements par l'absence de réponses "claires" de la part des Etats.
Les places boursières alternent déprime et optimisme, justifiant leurs aternoiements par l'absence de réponses "claires" de la part des Etats. © REUTERS
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avec agences , modifié à
La bourse a clôturé en baisse vendredi, atteignant son plus bas niveau depuis la crise des subprimes.

La Bourse de Paris a battu vendredi un triste record : le CAC 40 a abandonné 1,26% vendredi, finissant à un nouveau plus bas depuis juillet 2009 et signant sa dixième séance consécutive de baisse, du jamais-vu depuis la création de l'indice CAC 40 en 1987.

Ni l’accord sur la dette américaine, ni les efforts de la Banque centrale européenne (BCE) ne sont parvenus à endiguer la vague de pessimisme qui plombe les places boursières mondiales. Les bourses européennes ont aussi terminé la semaine dans le rouge après une journée sans direction claire : après avoir ouvert en forte baisse, elles ont alterné hausses et rechutes, avant de plonger définitivement.

Vendredi, les montagnes russes

Dans la nuit de jeudi à vendredi, les Bourses asiatiques et américaines avaient suivi les places européennes, terminant elles aussi dans le rouge. Vendredi, la tension était toujours aussi palpable, même si la chute a été moins brutale. Toutes les places européennes ont entamé la journée avec de mauvais chiffres : -3% à Paris, -2,5% à Londres, -3,9% à Francfort, -2,4% à Madrid, -3% à Moscou.

Les acteurs des marchés financiers attendaient avec méfiance les chiffres du chômage américain, craignant qu'ils soient mauvais. Or, c'est l'inverse qui s'est produit : l'économie américaine a créé 117.000 postes de plus qu'elle n'en a détruit. Dans la foulée, les places boursières sont repassés dans le vert aux alentours de 15 heures, avant de connaitre une nouvelle rechute. Bilan : Paris perd 1,26%, Francfort 2,78% et Londres 2,71% .

Un G7 des ministres des Finances anticipé ?

Malgré de déjà nombreuses réunions, les dirigeants européens ont tenu à afficher leur réactivité, en multipliant les contacts. Silvio Berlusconi a ainsi annoncé vendredi qu'"avec le président français Nicolas Sarkozy, nous avons pris la décision d'anticiper à dans quelques jours la convocation d'un G7 des ministres des Finances".

Le président du Conseil italien s'est également entretenu avec la chancelière allemande Angela Merkel, le président du gouvernement espagnol José Luis Zapatero et le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner. Il prévoyait d'appeler dans la soirée le président américain Barack Obama. Côté français, François Fillon a tenu à faire savoir qu'il suit "très attentivement la situation", tandis que le ministre de l'Economie François Baroin a interrompu ses vacances.

Les marchés craignent que la crise de la dette ne touche à présent l'Espagne et l'Italie, des pays d'un poids économique bien supérieur à celui de la Grèce.

"Nervosité pendant tout le mois d’août"

"Aujourd’hui, la peur s’est emparée de tous les intervenants", a tenté de décrypter vendredi sur Europe 1 Olivier Lazare, patron d'Olympia Capital Gestion. "On craint que les entreprises ne réduisent leurs résultats, que derrière les États soient obligés eux aussi de faire des économies et que l’affaiblissement de la croissance ne permette pas à ces mêmes Etats de pouvoir rembourser les dettes dont nous parlons aujourd’hui et qui sont génératrices de tous ces stress dans les marchés."

Et l'expert ne s'est pas montré optimiste. "Si on raisonne sur le moyen terme, il y a de très bonnes opérations à effectuer. Sur le court terme, malheureusement, quand on s’est installé dans la peur, on peut continuer encore pendant quelques jours voire quelques semaines. La nervosité va être présente pendant tout le mois d’août", a-t-il pronostiqué.