Lait : l'accord contesté de toute part

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'accord national sur le prix du lait, conclu mercredi et contesté par des syndicats, est considéré vendredi comme "très éloigné des réalités économiques" par l'industrie laitière.

Depuis l'accord de mercredi prévoyant la fixation d'un prix du lait à 280 euros pour 1.000 litres, les voix ne cessent de s'élever pour dénoncer ce compromis. Vendredi, la fédération nationale des industries laitières (FNIL) a estimé qu'"à court terme, ce compromis très éloigné des réalités économiques". La FNIL, qui a toutefois accueilli "avec soulagement" cet accord permettant "la fin d'un conflit extrêmement préjudiciable pour toute la filière", souligne que le prix du lait en France est d'environ 20% plus élevé que celui de ses principaux concurrents.

Du côté des syndicats, la Confédération paysanne, syndicat qui n'était pas invité aux négociations, et l'Organisation des producteurs de lait ont dénoncé jeudi un "accord de dupes" et une "trahison" de la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire. Le syndicat des Jeunes Agriculteurs, pourtant proche de la FNSEA, a lui-même déclaré jeudi ne pas accepter "le mauvais accord" obtenu mercredi soir. Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA, avait estimé pour sa part que les producteurs de lait n'auraient pas pu "obtenir mieux".

Sur le terrain, les producteurs restent très mobilisés.Quelques dizaines de militants du syndicat Jeunes Agriculteurs (JA) ont manifesté vendredi à Paris aux abords du ministère de l'Agriculture, en scandant "28 centimes le litre de lait, le prix de la honte". "A ce prix, les jeunes ne peuvent pas faire ce métier. Cela ne suffit pas à rembourser les emprunts", a affirmé Michaël Poillion, secrétaire général adjoint des JA.

Dans la matinée, les accès aux parkings d'hypermarchés de Guingamp et Dinan, dans les Côtes d'Armor, ont été bloqués par des producteurs réunis à l'appel de la FDSEA. Dans le sud-Finistère, à Plonéïs, près de Quimper, une dizaine d'agriculteurs avec tracteurs et remorques poursuivaient depuis jeudi le blocage d'un dépôt de produits saisonniers. Dans le Puy-de-Dôme, les producteurs laitiers ont haussé le ton, en menaçant vendredi de bloquer les routes. Ils exigent que leur lait soit collecté par la laiterie Lactalis de Riom-ès-Montagne, dans le Cantal, bloquée depuis lundi par des éleveurs en raison de la crise. "Certains n'ont pas été collectés depuis six jours et ils n'en peuvent plus", a expliqué Bruno Chaput, secrétaire général de l'UDSEA (Union départementale des syndicats d'exploitants agricoles).