La France échappe de peu à la récession

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Pas de croissance ni de récession : l’Insee estime que notre économie stagne à 0%.

L'annonce de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) laisse une impression mitigée. En dévoilant une estimation de croissance à 0% pour le deuxième trimestre 2012, l'Insee confirme que l'économie française est au point mort. Mais son diagnostic reste un peu plus rassurant que celui d'une autre institution, la Banque de France, qui voyait déjà notre économie en récession.

L'économie hexagonale en stagnation

La croissance a donc été nulle en France au deuxième trimestre 2012 par rapport au précédent, a annoncé mardi l'Insee dans une première estimation pour la période. L'institut a par ailleurs corrigé ses chiffres du dernier trimestre 2011, en ramenant la croissance de 0,1% à 0%. Ces trois trimestres consécutifs de croissance nulle font que notre économie est en pleine stagnation.

Seule consolation, l'économie française évite ainsi de justesse de faire un premier pas vers la récession, comme le prédisait la Banque de France. Cette dernière estime en effet que la croissance des second et troisième trimestre 2012 devrait être négative (-0,1%).

"Une croissance trop faible", regrette Moscovici

"C’est une croissance nulle, donc une croissance trop faible", a commenté le ministre de l'Economie Pierre Moscovici, mardi matin sur Europe 1, avant de faire remarquer : "la France n’est pas en récession alors que la plupart de ses partenaires, c’est le cas de l’Espagne, de l’Italie, de la Belgique, de la Grande-Bretagne".

Malgré cette performance mitigée, le gouvernement conserve son objectif de croissance à 0,3% pour l'ensemble de l'année 2012. L'acquis de croissance, c'est-à-dire le résultat d'ores et déjà obtenu pour l'année si le PIB devait continuer à stagner jusqu'en décembre, est en effet de 0,2%, et l'Insee prédit un léger rebond au second semestre.

"Cette prévision est une prévision raisonnable je crois : quand on est à 0,2% sur une demi-année, on peut être à 0,3% sur une année dès lors que les troisième et quatrième trimestres seront positifs, je l’espère", a réagi le ministre de l'Economie.

Le gouvernement table sur 1,2% en 2013

"Pour ce qui est de 2013, il y a une prévision de 1,2%", a poursuivi Pierre Moscovici. "Elle n’est pas de 0%, ce qui suppose que nous travaillons durement au retour de la croissance et pour cela il faut utiliser tous les leviers : le levier européen avec un pacte sur la croissance et une marche vers l’union bancaire, et il faut doper la croissance domestique", a-t-il ajouté.

Pour rester dans les clous budgétaires, ce soutien à la croissance sera associé à une baisse des dépenses et une hausse de la fiscalité. "Il y aura des mesures d’économies et des prélèvements", a confirmé le ministre. "Ces prélèvements seront d’une part le prolongement de ce qui a déjà été décidé en 2012 et d’autre part les réformes fiscales auxquelles nous nous sommes engagés avec un souci : faire en sorte qu’on ne pénalise pas le pouvoir d’achat des couches populaires et des classes moyennes de ce pays. Parce que nous voulons redresser la France, redresser ses comptes publics, mais les redresser dans la justice", a conclu Pierre Moscovici.