L'A380 a 10 ans mais cherche encore sa vitesse de croisière

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Elisabeth Assayag et Noémi Marois , modifié à
TRANSPORT - Dix ans après son premier vol d'essai, l'A380 n'a pas rempli tous ses objectifs et peine même à se vendre.

Le plus gros avion commercial jamais construit, un investissement inédit pour son constructeur, porteur de nombreux espoirs… l'A380 fête ses dix ans. Le 27 avril 2005, ce super-jumbo effectuait son premier vol d'essai au départ de l'aéroport de Blagnac, à Toulouse. Et en 2007, il commence à être commercialisé sous les couleurs de la Singapore Airlines. Mais celui qui devait grâce à ses énormes capacités, désengorger le trafic aérien n'a finalement pas atteint tous ses objectifs. 

Des ventes décevantes. Aujourd'hui, 156 A380 fendent les airs et desservent, chaque jour, 45 aéroports. Depuis dix ans, l'appareil a même fait voyager 85 millions de passagers. Mais avec seulement 317 appareils vendus en dix ans dont la moitié au même client, Emirates la compagnie du golfe,  l'A380 est encore loin d'avoir rencontré le succès espéré. Ces ventes ne suffisent en effet pas à rentabiliser le programme d'Airbus. Et même si l'avionneur européen, avec cet avion, possède 90% du marché des très grands porteurs, il n'y a pas de raison de se réjouir puisque la dernière commande date de plus d'un an. 

Une logistique lourde à mettre en place. Les compagnies restent en effet frileuses et n'ont pas encore trouvé l'intérêt économique de ce gros avion de près de 600 places. Il implique encore trop de lourdeurs en terme d'organisation estime au micro d'Europe 1 l'économiste des transports Renaud Abord de Chatillon. "Vous avez le coût d'achat de l'avion, puis, il faut adapter votre système de réservation et il faut aussi que vous ayez un mode d'embarquement plus important", énumère-t-il. 

Avec 150 places, "il faut déjà 20-25 minutes pour embarquer. C'est sûr qu'avec quatre fois plus de passagers, il ne s'agit pas de mettre quatre fois plus de temps", explique ce spécialiste". Selon lui, un A380 entraîne "toute une organisation de la compagnie à mettre en place". 

Un programme maintenu. L'organisation coûte chère, même Airbus le confirme. Ce n'est donc pas seulement la technique qui freine les compagnies aériennes mais aussi la logistique. Du côté d'Airbus cependant, il n'y a aucune remise en cause du programme de l'A380 mais il faut encore convaincre les compagnies aériennes de l'acheter.

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