Immobilier : les taux s’envolent

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avec Mélanie Taravant , modifié à
Après avoir été au plus bas en novembre, les taux remontent et les bonnes affaires se font rares.

En novembre, les taux d’emprunt n’avaient jamais été aussi bas depuis la guerre. En décembre, c’et une autre histoire. Après une chute ininterrompue la tendance se renverse sans crier gare. Le mois dernier, 80 % des banques ont en effet relevé leur taux.

"Il faut aller vite"

Pour les acheteurs, cela signifie la fin des bonnes affaires, mais aussi l’urgence de trouver un bien. Car plus les jours passent, plus les taux remontent. "Il faut aller vite, très vite", confirme à Europe 1 Ari Bitton, courtier et président d’AB courtage. "Le mois d’après, on peut encore prendre 0,10, 0,15 % en plus sur son taux. On peut vraiment dire que la fête des taux bas est terminé", confirme-t-il.

Et pour certains, le réveil est brutal. Les acheteurs, habitués à des taux tous plus bas les uns que les autres, n'en reviennent pas. Sophie est à la recherche d’un appartement depuis six mois. Elle avait d’abord pris son temps, pour choisir la bonne banque et le bon bien immobilier. Il va falloir maintenant qu’elle accélère sérieusement ses recherches.

Des biens toujours rares

"C’est la course contre la montre", déplore-t-elle. "Il faut signer, bloquer les taux. C’est vrai que j’ai vraiment accélérer mes recherches". Cette remontée pourrait bien lui coûter son futur achat. "D’ici la fin de l’année, si je trouve, tant mieux. Sinon, j’arrête mes recherches, parce que toute façon, avec la montée des taux, ça deviendra impossible". Une mission d’autant plus difficile que les biens sont toujours aussi rares sur le marché.

Et si les banques remontent leur taux, elles n’en restent pas moins tatillonnes sur leurs clients. "Parfois, ça se joue à quelques dizaines d’euros par mois en remboursement mensuel", raconte Sophie. "Ça peut vraiment être important, parce que les organismes de banque ne vont pas forcément accepter que vous vous endettiez à un certain pourcentage".

Ari Bitton tient tout de même à modérer la situation. "Aujourd’hui, on peut quand même empreinter à 3,55 sur 20 ans", tempère-t-il. "Mais il ne faut pas attendre demain".