Immobilier : le rapport de force s'inverse

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Sophie Amsili avec Ariane Lavrilleux , modifié à
Alors que les logements vacants se multiplient, les locataires se montrent plus exigeants.

"Les locataires ne sont pas les vaches à lait des agences immobilières", martelait récemment la ministre du Logement Cécile Duflot. Voici une nouvelle qui devrait la rassurer : la conjoncture du marché joue actuellement en leur faveur. Les professionnels rencontrés par Europe 1 constatent une inversion du rapport de force : puisque les agences ont plus de difficultés à trouver de nouveaux locataires, ces derniers se permettent d'être plus exigeants avec les agences.

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Un constat à la base. Le marché immobilier se retourne depuis l'année dernière. Avec le ralentissement de l'économie, moins de candidats se pressent pour acquérir ou louer un bien. Résultat, les logements vacants se multiplient : +12% en un an chez Foncia, leader du marché.

Le logement minutieusement examiné. Alors les locataires ont le choix : "l'état d'un logement fait l'objet d'un examen minutieux", note François Davy, président de Foncia au micro d'Europe 1. "Le locataire ne va pas hésiter à demander à ce que les moquettes soient nettoyées, à ce que la peinture soit refaite. Avant il disait 'je vais faire ça moi-même, je prends le logement'. Maintenant, il dit 'écoutez, je souhaite rentrer dans un appartement en parfait état, il faut que ces travaux-là soient faits avant que j'arrive'."

Le métier des agents se complique. Conséquence, les agences sollicitent les propriétaires pour que l'appartement trouve plus vite preneur. Elles leur suggèrent quelques travaux ou éventuellement de se montrer moins gourmands sur le loyer. Le métier est donc devenu beaucoup plus compliqué pour les agences. "Ça demande plus de professionnalisme et plus de négociations entre les parties", confirme Jean-François Buet le président de la FNAIM, la Fédération nationale de l'immobilier.

Les propriétaires dissuadés ? Et il y a un risque à en demander plus aux propriétaires : celui de les détourner d'un marché qui est déjà ralenti. La profession dénonce déjà les mesures du gouvernement en faveur des locataires comme l'encadrement des loyers à la relocation  et le plafonnement des frais d'agence, qui dissuadent les nouveaux investisseurs. Avec les nouvelles exigences des locataires,  Jean-François Buet craint que les propriétaires qui poussent la porte des agences pour mettre leurs biens en location soient encore moins nombreux.

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