C'était une mesure phare de la loi Alur, votée il y a un an. Les frais d'agence au moment de la location d'un logement, parfois faramineux, sont depuis septembre plafonnés, avec un prix fixe par m2 de l'appartement ou de la maison convoitée. Cependant, la mesure est inégalement appliquée selon une enquête publiée mercredi menée par l'association de consommateurs CLCV et qu'Europe 1 et Le Monde ont pu consulter en exclusivité.
Un tiers des agences dans l'illégalité. Un tiers des agences ne plafonnent pas leurs honoraires en continuant à demander l'équivalent d'un mois de loyer à leurs clients. Dans les villes du sud, c'est pire car plus de la moitié des agences ne respectent pas l'encadrement. Or, il existe désormais un prix fixe par m2 : 12 euros à Paris, 10 euros dans les villes où il y a des difficultés de logement comme Bordeaux ou Nice, 8 euros dans les villes où il n'y a pas de pénurie de logement comme Cahors ou Metz.
Frais divisé par deux. L'encadrement des loyers a permis à Paris de diviser les frais d'agence par deux. Si vous louez un studio de 20 m2 pour 584 euros par mois, les honoraires étaient avant de 584 euros, désormais, il doit vous en coûter "seulement" 540 euros.
La CLCV réclame "des contrôles massifs". "C'est absolument inadmissible en tant que tel car on n'est pas sur une minorité", explique à Europe 1 David Rodrigues de la CLCV. "Au bout de six mois, les professionnels ont largement eu le temps de se mettre en conformité, d'adapter leur logiciel à part une volonté délibérée soit d'ignorer le texte, soit de la violer en toute connaissance de cause", déplore-t-il. Il réclame par conséquent "des contrôles massifs qui soient effectués sur tout le territoire".
Toutes les agences ne se valent cependant pas face à l'application de la mesure. Les réseaux importants tels Century 21 ou encore Orpi respectent globalement mieux la loi que les agences indépendantes.
>> LIRE AUSSI - Où en est-on de l'encadrement des loyers ?
>> LIRE AUSSI - Immobilier : pourquoi de telles disparités entre régions ?
>> LIRE AUSSI - Logement : les propriétaires de logement insalubre désormais privés d'APL