La direction d'Air France hausse le ton, alors que le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL France Alpa), majoritaire dans les compagnies françaises, a confirmé lundi un mouvement de grève du 3 au 30 mai. Cette organisation, "non représentative des pilotes d'Air France, émet des revendications qui s'adressent aux pouvoirs publics et ne concernent pas spécifiquement Air France", souligne la compagnie dans un communiqué. Elle estime pourtant, qu'elle sera la principale touchée. Peu de vols reportés "Ce mouvement est inhabituel tant par son amplitude, près d'un mois, que par son mode opératoire qui pénalisera significativement, et chaque jour, les vols du Groupe Air France à deux moments charnières de son exploitation", ajoute-t-elle. Les arrêts de travail décidés par les pilotes concernent des plages horaires cruciales pour la compagnie (5H45-7H45 et 12H45-15H45), explique-t-elle et ne lui permettront pas d'assurer les correspondance à Paris Charles de Gaulle notamment. Air France sera donc dans l'obligation d'annuler la plupart de ses vols... Période charnière pour Air France Ce mouvement de grève intervient au moment où la compagnie parvient à récolter les fruits de son plan de restructuration. Après plusieurs années de crise, Air France-KLM vise un excédent brut d'exploitation (Ebitda) d'environ 2,5 milliards d'euros en 2014. "Il est inconcevable qu'une grève dont les motifs ne concernent plus Air France et ses pilotes, vienne enrayer cet élan", écrit le PDG, Frédéric Gagey dans une lettre ouverte, adressée au président du SNPL. Les pilotes de ligne demandent notamment l'abrogation ou un aménagement de la loi Diard de 2012 qui impose aux grévistes dans le transport aérien des préavis individuels 48 heures avant le début du mouvement.