Gangrenée par la corruption et la pauvreté, Detroit se déclare en faillite

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www.boursier.com , modifié à
Sa dette est estimée à 18,5 milliards de dollars...

La principale ville de l'Etat du Michigan aux Etats-Unis, Detroit, a demandé jeudi l'autorisation de se mettre en faillite. Si elle est approuvée par la justice fédérale,  les milliers de créanciers de Detroit seront contraints de négocier avec le gestionnaire financier ad hoc nommé en mars par le gouverneur du Michigan Rick Snyder, Kevyn Orr. Avant Detroit, de grandes villes comme New York, Cleveland et Philadelphie se sont retrouvées au bord de la faillite, mais Detroit est la première ville américaine à demander officiellement la protection de la loi sur les faillites. Effondrement des recettes fiscales Dans une note publiée ce matin, Aurel BGC rappelle qu'en l'espace de 60 ans la ville, autrefois bastion de l'industrie automobile, a perdu près de la moitié de sa population, passant de 1,8 million d'habitants en 1950 à 685.000 aujourd'hui. "Ce mouvement s'est accompagné d'un exode massif des entreprises et d'un effondrement des recettes fiscales", ajoute l'analyste, précisant que la ville avait annoncé le mois dernier qu'elle ferait défaut sur une partie des 18,5 milliards de dollars de dette. Pauvreté et chômage A Détroit, le revenu moyen des ménages est inférieur à 28.000 dollars contre 49.000 dollars dans le Minesota et 36% des habitants vivent dans la pauvreté, d'après les données de recensement de la ville. De même, la valeur médiane d'un bien immobilier s'élève à seulement 71.000 dollars, à peine la moitié de celle de l'Etat (137.000 dollars). Insécurité et corruption Au fil des années, la municipalité a d�" faire face à de nombreuses affaires de corruption Kwame Kilpatrick, ancien maire de Detroit et ex-étoile montante du Parti démocrate, est en prison après avoir été condamné pour plusieurs faits de corruption, et notamment de trucage des appels d'offres, alors qu'il était en fonction, rappelle l'agence de presse Reuters. Le manque de financement pour maintenir les services publics a par ailleurs entraîné une hausse de la criminalité et de l'insécurité : le taux de meurtres est à son plus haut niveau en près de 40 ans.