Fillon crée une nouvelle taxe sur les sodas

Le gouvernement va "créer une accise spécifique sur les boissons sucrées dont le taux sera aligné sur celui du vin".
Le gouvernement va "créer une accise spécifique sur les boissons sucrées dont le taux sera aligné sur celui du vin". © Maxppp
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avec AFP , modifié à
Le Premier ministre a présenté mercredi le plan anti-déficit de la France.

Les sodas dans le viseur du gouvernement. Parmi les mesures d'austérité annoncées par le premier ministre François Fillon, l'augmentation des prix des boissons avec sucre ajouté. Cette taxe, dont le taux n'a pas été communiqué doit générer 100 millions de recettes supplémentaires pour la sécurité sociale et entrera en vigueur le 1er janvier 2012.

Réduire l'obésité

Pour justifier cette mesure, outre le souci de réduction des déficits, le gouvernement met en avant la "prévalence de l'obésité", qui s'élevait à 8,5% en 1997 et atteint désormais près de 15%, soit une progression de plus de 70% en 12 ans. Dans la documentation accompagnant son train de mesures fiscales, le gouvernement rappelle qu'entre 1997 et 2009, le poids moyen des Français a augmenté de 3,1 kg alors que leur taille progressait de 0,5 cm.

Invoquant l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'exécutif veut donc "renchérir le prix des boissons sucrées dont une consommation non maîtrisée favorise la prise de poids afin d'inciter les consommateurs à réduire leur consommation".

Concrètement, le gouvernement va "créer une accise spécifique sur les boissons sucrées dont le taux sera aligné sur celui du vin" tandis que "les eaux, les jus de fruit (sans sucres ajoutés) et les produits contenant des édulcorants ne sont pas concernés par cette mesure". Actuellement, le vin est soumis à la TVA normale de 19,6% alors que les eaux et boissons non alcoolisées ne sont taxées qu'à 5,5%.

"Inacceptable", disent les industriels

Une taxe immédiatement jugée "inacceptable", par Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania). "C'est une politique identique à celle qui a été menée pour l'alcool et pour le tabac et nous ne voulons pas que l'alimentation subisse ce type d'approche", affirme-t-il. 

Soulignant que "c'est la première fois que cela se fait", Jean-René Buisson dit ne pas vouloir "rentrer dans une polémique entre les produits bons ou pas bons pour la santé" pour déterminer si on doit les taxer "en fonction de cela".

Selon les calculs de l'Ania, le prix de la canette devrait augmenter en moyenne d'un centime d'euros.