EDF, un comité d’entreprise hors norme

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
La Cour des Comptes dresse un état des lieux très critique sur sa gestion financière.

C'est le comité d'entreprise le plus riche de France, employant 3.900 salariés, gérant 500.000 millions d'euros de budget. Mais sa gestion reste approximative, voire douteuse, aux yeux de la Cour des Comptes. Cette dernière a rendu mardi un pré-rapport qui pointe de nombreuses dérives, une opacité douteuse et un gaspillage certain.

Il s’agit "juste de la description clinique d'une institution livrée à elle même, sapée par les gaspillages et les dysfonctionnements en tout genre", analyse le journal Les Echos, qui a publié des éléments de ce pré-rapport. Le comité d’entreprise d’EDF finance les cantines, les centres de vacances et les loisirs des 700.000 électriciens-gaziers et leur famille.

Un déficit de 70 millions en 2010

En dépit de ces énormes ressources, avec un budget de 470 millions en 2010, "le CE d'EDF a essuyé l'an dernier un déficit de 32 millions", poursuit le quotidien. Si bien que selon un membre de la Caisse centrale des activités sociales (CCAS, l’autre nom du comité d’entreprise) : "fin 2010, le déficit sera proche de 70 millions".

Le pré-rapport, indiquent Les Echos, ne fait pas état d'appels d'offres truqués, de surfacturations ou d'emplois fictifs. "Juste la description clinique d'une institution livrée à elle même, sapée par les gaspillages et les dysfonctionnements en tout genre", écrit le journal.

Un premier avertissement en 2007

Un rapport de la Cour de 2007 avait déjà mis en cause une gestion peu rigoureuse : absences de documents comptables consolidés, coûts de fonctionnement excessifs, irrégularité des comptes de l'Institut de formation…

Après ces vives critiques, le comité d’entreprise avait lancé une réforme visant à simplifier l'organisation et à diminuer les frais d’exploitation. Mais la réorganisation n'a pas conduit à une baisse des effectifs, ils sont même passés de 3.541 à 3.929 en 2009. Pire, les sociétés de conseils qui sont intervenues pour accompagner cette réorganisation ont fait payer leurs prestations excessivement cher.

Une critique qui tombe à pic

Le pré-rapport interroge aussi le financement et l'utilisation d'un fonds du "comité de coordination". Une manière polie de s’interroger sur un possible financement illégal des syndicats, et particulièrement de la CGT qui domine le comité d’entreprise. Une accusation rendue publique juste avant la nouvelle journée de mobilisation des syndicats contre la réforme des retraites, le jeudi 23 septembre.