EDF : Proglio pense à de nouvelles centrales nucléaires

Selon Henri Proglio, la France n'aura pas d'autre choix que de construire de nouvelles centrales nucléaires.
Selon Henri Proglio, la France n'aura pas d'autre choix que de construire de nouvelles centrales nucléaires. © MAXPPP
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Damien Brunon et Carole Ferry avec AFP
Selon le PDG de l’entreprise, l’Elysée n’aura pas d’autre choix que de remplacer les structures vieillissantes d’ici 2025.

L’INFO. L’atome français n’en a pas fini de rayonner. Le PDG d’EDF, Henri Proglio, a estimé jeudi que la construction de nouvelles centrales nucléaires en France lui semblait inévitable. “L’Etat français (...) a décidé que le nucléaire devait faire partie du mix énergétique pour encore longtemps”, a-t-il expliqué au micro d’Europe 1 en marge de la présentation des résultats annuels de l’entreprise. Selon lui, l’Etat n’a donc d’autre choix que de lancer de nouveaux projets et, accessoirement, de prolonger la durée de vie des anciennes centrales.

De nouvelles centrales. L’annonce intervient alors que le gouvernement s’est engagé à réduire de 75% à 50% la part de l’énergie nucléaire dans la production électrique française à l’horizon 2025. “Quelle que soit la durée de vie des centrales, il faudra bien les remplacer, parce que pour pouvoir continuer à produire de l’énergie électronucléaire, il faut un outil de production”, a souligné Henri Proglio.

L’obligation de nouvelles constructions étant actée, la question reste de savoir comment. Avec des nouveaux EPR ? Interrogé sur cette question, évoquée par le quotidien Le Monde lundi, le PDG d’EDF a déclaré qu’il n’avait “rien à dire sur les scenarii qui peuvent être envisagés ici ou là”.

24.021. EPR Nucleaire Flamanville

© Reuters

Prolonger les anciennes. Mais avant de lancer des travaux, EDF souhaite surtout allonger la durée de vie de ses centrales jusqu’à 40 ans. Pour cela, c’est un plan d’investissement de 55 milliards d’euros qui est envisagé d’ici 2025. “On a un programme très important de modernisation du parc existant qui ne peut se concrétiser que dans la perspective d’une durée de vie qui permet d’amortir cet investissement”, a détaillé Henri Proglio.

La sûreté nucléaire sceptique. Cette dernière annonce intervient d’ailleurs alors que l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) s’est inquiétée jeudi des difficultés que rencontre EDF pour entretenir ses centrales déjà existantes. Selon cette dernière, l’entreprise est “débordée” par les travaux qu’elle prévoit dans ses structures.

“On constate, et EDF aussi, qu’entre la prévision de planning initial d’EDF et celui effectivement réalisé, il y a un écart de plus de 50% en terme de délai”, a précisé jeudi Pierre Chevet, le président de l’institution, lors d’une audition devant la commission d’enquête sur la filière nucléaire de l’Assemblée nationale. Cette réalité prend d’ailleurs une dimension inquiétante quand on ajoute le fait que plus de la moitié des 700 “événements significatifs pour la sûreté” déclarés par EDF en 2013 sont liés à des problèmes de qualité de maintenance.

Centrale Fessenheim

Proglio, un homme en campagne. Les résultats et les projets sont en tout cas lancés et devront être menés par une direction qui pourrait être remaniée. En novembre, le mandat de Henri Proglio touchera en effet à sa fin. Interrogé à propos d’une éventuelle reconduction à la tête d’EDF, le PDG a souligné qu’il revenait au actionnaire du groupe et donc à l’Etat, propriétaire à 84% de l’entreprise, d’en décider.

“Je suis passionné par cette responsabilité, mais c’est ma responsabilité de préparer EDF au grand avenir”, a-t-il expliqué au micro d’Europe 1. Faisant référence au récent emprunt à 100 ans contracté par l’entreprise, il a néanmoins ajouté malicieusement qu’il avait “la ferme ambition d’être là pour rembourser le dernier centime”.

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