Des employés "espions" chez Renault

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avec Martial You et agences , modifié à
Trois cadres, qui auraient divulgué des infos sur les voitures électriques, ont été mis à pied.

Officiellement, Renault a "mis à pied", lundi, trois de ses cadres. Officieusement, l'entreprise a "remercié brutalement" de hauts responsables pour cause d'espionnage industriel.

"Une alerte éthique"

"Fin août 2010, une 'alerte éthique' a été portée à la connaissance du "compliance committee" (comité de déontologie). L'investigation qui a suivi a conduit à une mise à pied conservatoire de trois cadres de Renault", a expliqué, mardi, la porte-parole du groupe automobile français. Parmi les personnes incriminées, figure le directeur de l'amont, des projets et des prestations.

Présent dans l'entreprise depuis 1980, cet homme âgé de 56 ans a fait toute sa carrière chez Renault. Il est membre du comité de direction de Renault qui ne compte que 30 personnes, dont Carlos Ghosn, patron de Renault et de Nissan. Son adjoint fait également partie des cadres mis à pied. Le troisième homme écarté est un des responsables du programme véhicules électriques de Renault.

Des infos sur le véhicule électrique

Quelles sont les raisons de ces mises à pied ? Les trois hommes sont soupçonnés d'avoir revendu des informations confidentielles sur les différents modèles de voitures électriques. Les éléments divulgués touchent donc un programme phare du constructeur français, Renault s'apprêtant à commercialiser, en milieu d'année, deux modèles en version électrique, la berline familiale Fluence et l'utilitaire Kangoo Express.

Les enjeux étant colossaux, les marques automobiles sont extrêmement vigilantes en ce qui concerne l'espionnage industriel. Les peines peuvent aller jusqu'à 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende pour de tels faits. Pour l'instant, Renault ne souhaite pas porter plainte contre les cadres mis en cause.