Une question d'honneur

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MICHAEL BALCAEN, à Bloemfontein , modifié à
EQUIPE DE FRANCE - Les Bleus jouent leur dernière carte face à l'Afrique du Sud.

EQUIPE DE FRANCE - Les Bleus jouent leur dernière carte face à l'Afrique du Sud.Les révoltés de Knysna. Ça aurait pu être le début d'une bonne histoire si cela ne concernait pas l'équipe de France. Les Bleus, grévistes dimanche pour leur deuxième entrainement public, ont choisi la voie de l'affrontement avec la Fédération mais également avec le staff technique suite à l'exclusion de Nicolas Anelka. Cela ne change malheureusement rien à leur situation comptable dans le groupe A d'une Coupe du monde aux airs de catastrophes. Les Bleus sont au bord de l'élimination, le groupe ne semble guère s'entendre, le message du staff ne passe plus, si seulement il est passé pendant cette Coupe du monde, et tout concoure à ce que l'aventure sud-africaine s'arrête un banal mardi à Bloemfontein. Car jusque-là, les prestations ont été indignes du finaliste du dernier Mondial. Un groupe sans relief, sans ressort et sans jeu cohérent qui a seulement su se distinguer d'abord en verrouillant toute sa communication puis avec un psychodrame à la française au « Field of Dreams », dont le nom pourrait fort bien être le dernier vestige d'une splendeur passée. La réalité du moment, c'est un point au compteur, un jeu en déliquescence, l'absence de Jérémy Toulalan, le taulier du milieu qui s'est trop souvent mué en pompier de service, suspendu, et évidemment celle de Nicolas Anelka arrivé à Londres...Ayez au moins du coeur !Ces deux absences impliquent au moins deux changements dans l'équipe de départ. Ce ne seront peut-être pas les seuls même s'il est difficile d'imaginer les contours exacts de l'équipe de départ. "Je prendrai ceux qui sont en état physique et psychologique de jouer à fond la dernière chance de l'équipe de France", a assuré Raymond Domenech, précisant au passage, lundi lors de la conférence de presse d'avant-match, que ce serait lui et personne d'autre qui ferait l'équipe. Des modifications attendues qui, il faut bien l'avouer, pourraient être positives à tous les étages. Car il apparaît difficile de s'appuyer que beaucoup d'éléments concrets qui auraient pu fonctionner face au Mexique. De la charnière centrale a totalement failli avec un Gallas battu à plusieurs reprises tout comme un Abidal qui a provoqué un penalty. Sur les côtés, Sagna a pris du vent de Salcido pendant tout le match, au milieu, Diaby n'a pas été le même que face à l'Uruguay, Ribéry a encore été largement en dessous de son niveau, Govou n'apporte pas grand-chose... Un constat particulièrement triste pour tous les amoureux de l'équipe de France. Alors Patrice Evra a beau clamer qu'il veut "au moins gagner un match de Coupe du monde", il ne nous en voudra pas d'attendre les faits... C'est simple, au-delà des prestations individuelles, il faudra davantage de liant, un jeu plus construit et que ces Bleus jouent enfin avec de l'envie, du coeur ! Soit à peu près tout ce qui leur a manqué jusque-là. Ils ont voulu la révolution, les voilà face à leurs responsabilités pour ce dernier match. Un succès ne suffira peut-être pas à les qualifier pour les huitièmes de finale puisqu'il faudrait un carton combiné à une victoire de l'Uruguay ou du Mexique, mais au moins, cela leur permettrait de gommer un petit peu le ridicule d'une situation qui n'honore personne.