Des ampoules pas si rentables

Certaines ampoules basse consommation ne résistent pas à un nombre d'allumages élevé.
Certaines ampoules basse consommation ne résistent pas à un nombre d'allumages élevé. © Maxppp
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Rémi Duchemin, avec Brigitte Béjean , modifié à
Beaucoup d'ampoules basse consommation, plus chères à l'achat, grillent avant d’être rentabilisées.

Ce devait être une bonne affaire pour l’environnement et pour le consommateur. Ce n’est le cas ni pour l’un ni pour l’autre. Les lampes fluocompactantes, récemment critiquées pour leur teneur en mercure, sont à nouveau pointées du doigt. Cette fois, c’est la durée de vie de ces ampoules plus chères à l’achat, mais moins gourmandes et censément plus robustes, qui est mise en cause. L’association 60 millions de consommateurs révèle dans son numéro d’octobre que beaucoup de produits ne respectent pas leur promesse.

Un problème de nombre d'allumages

"Nous aurions dû obtenir 100 % de réussite sur ce point, puisque toutes les lampes annonçaient des durées de vie supérieures aux 4.000 heures de notre test. Cela n’a pas été le cas", commente le mensuel en marge de son banc d’essai. La principale raison, c’est que les durées de vie annoncées ne tiennent pas compte du nombre d’allumages, explique le mensuel. On dit souvent, d'ailleurs, qu'elles ne sont pas adaptées aux pièces de passage, comme le couloir ou les toilettes, où on allume et on éteint plusieurs fois par jour…"Dans les lieux nécessitant un allumage répété, 10 lampes (testés) sur 14 sont plus chères à l’usage" qu’une ampoule classique, dite incandescente, conclut le magazine.

Autre grief pointé par le magazine : à performances égales annoncées, les rendus sont très différents d’une marque à l'autre. "Leurs performances demeurent très hétérogènes, y compris entre deux échantillons d’une même référence", peste l’association. "Il n’est pas acceptable que l’achat d’une lampe s’apparente à une loterie."

Bientôt la fin des ampoules incandescentes

Il n’y a pas que des points négatifs, toutefois. 60 millions de consommateurs note qu’"il existe désormais des lampes fluocompactantes qui émettent rapidement une lumière agréable", et souligne les progrès en la matière. Et dans les pièces à vivre, celles qui ne nécessitent pas des allumages répétés, "les lampes testées permettent de réaliser de sensibles économies par rapport aux ampoules incandescentes". De 3 à 31 euros par an et par lampe.

N’empêche, le bilan est plus que mitigé. "A quoi bon une lampe qui consomme moins, si elle produit plus de déchets et revient plus cher à l’usage", s’interroge le magazine. Une question que les consommateurs ne pourront plus se poser bien longtemps. Seules subsistent en effet dans les rayons des magasins les ampoules à incandescence de 25 Watts, les autres, plus puissantes et trop voraces, ayant été retirés du marché progressivement. Au 31 décembre 2012, les ampoules incandescentes auront d'ailleurs définitivement vécu. Et les clients n'auront alors le choix qu'entre les lampes fluocompactantes, qui n’ont pas convaincu, les LED, qui coûtent encore plus cher, et les halogènes, encore trop voraces.