Déficit : le rappel à l’ordre de l’UE

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Paris a une stratégie de reprise "optimiste, sans marge de sécurité", selon la commission.

Face aux déficits dans toute l’Union, la commission européenne a tiré la sonnette d’alarme, mercredi. Plusieurs pays dont le Royaume-Uni et la France ont été rappelés à l’ordre.

De meilleures stratégies

Bruxelles, qui fait office de gendarme budgétaire de l'Union européenne, a publié des évaluations portant sur la crédibilité des programmes de réduction des déficits de 14 pays (la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas, la Suède, la Finlande, la Belgique, l'Autriche, l'Irlande, la Bulgarie, l'Estonie et la Slovaquie).

"D'une manière générale, pour la majorité des quatorze programmes examinés, les hypothèses de croissance sous-tendant les projections budgétaires sont jugées plutôt optimistes", a conclu la Commission. "En outre, dans plusieurs cas, la stratégie d'assainissement budgétaire proposée n'est pas suffisamment étayée par des mesures concrètes à compter de 2011", a-t-elle ajouté.

La France trop optimiste

C'est le cas notamment de la France qui parie sur une reprise rapide. Dans son programme, Paris table sur un fort rebond de la croissance à partir de 2011 pour parvenir à réduire le déficit de 8,2% du PIB cette année à 3% en 2013, comme le lui demande Bruxelles. La France s'attend à une croissance de près de 1,4% cette année, puis 2,5% par an dès 2011, générant d'abondantes recettes.

Ces hypothèses sont "très optimistes", juge l'exécutif européen, et "la stratégie définie ne laisse aucune marge de sécurité si la situation économique évolue moins bien que prévu". Des critiques qui n’ont pas plu au ministre du Budget, Eric Woerth, qui a défendu la prévision de croissance de la France. "Ce n'est pas en professant le pessimisme qu'on sort de la crise", a souligné le ministre.