D'où vient le pétrole importé en France ?

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Assiya Hamza , modifié à
ZOOM - L'essentiel des besoins français sont satisfaits par du pétrole d'Europe de l'est.

La France n’est pas autosuffisante en matière de pétrole. Loin de là. En 2010, seul 1% des besoins étaient couverts par la production dans l’hexagone, selon les statistiques de l’Union française des industries pétrolières. La quasi-totalité de nos besoins en pétrole brut sont donc satisfaits par des importations. D’où viennent ces ressources ? Réponse avec Yves-Marie Dalibard, porte- parole de l’Ufip.

 Le pétrole brut provient de quatre grandes zones géographiques. Selon les statistiques du Comité interprofessionnel du pétrole sur la période de décembre 2010 à novembre 2011, l’Europe de l’Est fournit 35% des importations françaises. "La Russie est notre premier fournisseur avec  15% du pétrole brut. Vient ensuite le Kazakhstan avec 12%", précise Yves-Marie Dalibard.

L’Afrique représente 30% de nos importations. "7% de nos importations proviennent du Nigeria et 6% de la Libye", indique le porte-parole de l’Ufip. En 2011, l’instabilité dans ces deux pays a d’ailleurs maintenu le brut à des niveaux élevés.  "C’est une matière première qui est très marquée par les tensions politiques. En avril 2011, la Libye était en proie à des tensions "à la fois physiques et politiques. Les exportations se sont arrêtées très brutalement", précise-t-il.

Seulement 4% de pétrole iranien

Le Moyen-Orient est la troisième grande région approvisionnant la France avec  19% de nos importations. L’Arabie Saoudite fournit 10% de nos besoins et l’Iran seulement 4%. Avant même l’annonce de l’arrêt des ventes vers la France dimanche, l’Union européenne avait déjà annoncé un embargo sur le pétrole iranien à compter du 1er juillet. "En fait, la France a cessé d’importer du pétrole iranien depuis le mois de janvier", insiste Yves-Marie Dalibard. "Le 25 janvier, le président de Total, Christophe de Margerie, a déclaré que sa société n’importait plus de pétrole en provenance d’Iran. Or, c’est principalement Total qui importait du pétrole d’Iran", insiste-t-il.

La décision de l’Iran est donc plus symbolique que contraignante. "Les approvisionnements qui sont les nôtres en Iran sont assez marginaux par rapport à l'ensemble de nos besoins, et c'est l'UE qui a décidé d'un embargo sur les ventes de pétrole iranien", a ironisé lundi le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé.

Enfin, la Mer du Nord est le dernier robinet de la France avec 14% de nos importations. La Norvège satisfait 10% de la demande et  la Grande Bretagne, un peu plus de 3%.

Les pourcentages résiduels proviennent "d’Amérique latine, essentiellement du Venezuela", conclut Yves-Marie Dalibard.