Ces parts d’entreprises que l’Etat pourrait vendre

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et Olivier Samain , modifié à
BIJOUX DE FAMILLE - L’Etat a fini de faire un inventaire de ses participations et envisage d’en vendre certaines.

Le contexte : l’Etat est vendeur. Engagé dans une difficile réduction de ses déficits et de sa dette, l’Etat envisage de vendre certaines de ses participations dans des entreprises cotées en bourse. D’autant que les indices boursiers sont actuellement élevés et rendraient l’opération plus rentable pour les comptes de l’Etat. La France prévoit donc de céder entre cinq et dix milliards d'euros de ses actifs dans les 18 prochains mois, a annoncé le ministre de l’Economie à la mi-octobre.

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Mais quelles actions vendre ? Le gouvernement a le choix, puisque l’État est actionnaire d’Orange, d’EDF ou encore de la Française des Jeux. Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a néanmoins précisé samedi dans Le Monde vouloir "commencer par d'autres entreprises, comme les aéroports régionaux, ou encore des sociétés où l'Etat dispose de droits de vote doubles qui lui permettent de garder un poids important".

Une ligne de conduite répétée par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, pour qui "il n'y a aucune raison de laisser au frigidaire un certain nombre de participations financières lorsque la participation de l'État peut baisser sans remettre en cause le pouvoir de fixer les orientations de ces entreprises stratégiques". Et c’est précisément dans le secteur énergétique que l’État remplit de telles conditions.

CES ENTREPRISES ÉNERGÉTIQUES DONT L’ÉTAT EST ACTIONNAIRE

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Les 84% du capital d’EDF. L'Etat est en position de force au sein du capital de l’électricien et a donc de la marge avant de perdre le pouvoir d'orientation. Sauf que la loi Sarkozy de 2004 interdit de descendre sous les 70%. Une concession faite à l'époque à la CGT pour qu'elle accepte la transformation de l’entreprise publique en société anonyme. L’État ne peut donc vendre que 14% du capital au maximum, ce qui pourrait rapporter tout de même 6 milliards d'euros. Mais cette piste a été écartée par Emmanuel Macron.

Les 33,6% de GDF-Suez. L’État a beaucoup moins de poids au sein de l’autre géant de l’énergie et la loi lui impose de ne pas descendre sous la barre des 33,3% du capital. Avec 33,6% de l’entreprise, l’État n’a donc presque pas de marges de manœuvre, à moins de jouer sur ses droits de vote double.

Les 21,7% d’Areva. L’État a encore moins de billes chez le spécialiste du nucléaire et doit en conserver un certain nombre pour garder la main sur une entreprise aussi stratégique. De plus, l'action Areva ayant plongé de 30% en un an, une telle vente ne serait pas une bonne affaire.

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Les 100% de RTE. Dernière possibilité : mettre en vente une partie du capital de Réseau de Transport d’Electricité (RTE), la filiale d'EDF qui est aujourd’hui 100% publique. En vendre 30% rapporterait 1,5 milliard d’euros, si bien que cette option serait à l'étude d’après plusieurs sources consultées par Le Journal du Dimanche. "Rien n'est lancé mais le consensus s'établit", écrit le journal, avant d’ajouter que "le gouvernement serait favorable à une telle opération". Des rumeurs similaires avaient déjà circulé en mars 2013.

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Que faire de l’argent récupéré ? Quelles que soient les participations vendues, l’État se retrouvera potentiellement avec plusieurs milliards d’euros à disposition. Mais l’utilisation de l’argent récupéré fait visiblement encore débat au sein du gouvernement. "Ce que je suis en train de regarder avec Emmanuel Macron (ministre de l'Economie, ndlr), c'est que l'activation de ces fonds, de ces participations de l'État, aillent financer la transition énergétique et pas le désendettement", a prévenu Ségolène Royal, dimanche sur France 5.

Et la ministre de l'Ecologie d’ajouter qu’elle sera "extrêmement vigilante sur l'utilisation du produit" des ventes que l'État pourrait réaliser à l'avenir, pour ce qui est des entreprises qui sont sous sa tutelle.