BAE Systems/EADS : le projet de fusion se complique...!

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www.boursier.com , modifié à
Londres et Invesco, premier actionnaire de BAE menacent de bloquer la fusion.

A deux jours de la date limite fixée par les autorités boursières britanniques, les obstacles s'accumulent face au projet de fusion entre EADS et le britannique BAE Systems... Hier, la Grande-Bretagne, a priori favorable à cette alliance, a rué dans les brancards en menaçant de poser son veto si Paris et Berlin persistent à vouloir conserver une main sur la gestion du futur ensemble... Une réunion vendredi entre les conseillers d'Angela Merkel, David Cameron et François Hollande, ne serait pas parvenue à surmonter les obstacles, et aurait finalement abouti à cristalliser les positions des trois gouvernements, selon des proches du dossier. La Grande-Bretagne veut réduire les intérêts de Paris et Berlin Hier, le ministre britannique de la Défense Philip Hammond, a ainsi déclaré à la 'BBC' que si Londres est prêt à accepter que la France et l'Allemagne possèdent des intérêts capitalistiques dans EADS-BAE, "il est nécessaire de réduire cette participation en dessous du niveau leur permettant de contrôler ou d'orienter la manière dont agit l'entreprise". Le ministre a ajouté que Londres était prêt à utiliser le veto que lui confère sa "golden share" dans BAE Systems, si la "ligne rouge" est franchie en matière d'actionnariat franco-allemand. La France et l'Allemagne voudraient 15% chacun Selon les dernières informations, Paris et Berlin souhaiteraient détenir chacun 15% du capital d'EADS, ce qui leur confèrerait ensemble 18% du capital dilué du nouveau groupe. En outre, les deux pays souhaiteraient avoir un droit de préemption sur les titres de Lagardère et Daimler, ce qui pourrait, à terme, leur accorder une part conjuguée de 27%, un niveau jugé inacceptable par Londres et qui menacerait les contrats de BAE Systems avec le ministère de la Défense américain. Le premier actionnaire de BAE pas convaincu par le projet ? Selon le 'Financial Times' du jour, le fonds d'investissement Invesco Perpetual, premier actionnaire de BAE Systems avec plus de 13% du capital, s'apprêtait à annoncer ce lundi des "réserves significatives" sur le rapprochement. Le fonds ne serait en effet pas convaincu que l'opération crée de la valeur pour les actionnaires de BAE et il craint que les contrats de BAE avec le Pentagone soient menacés... Bien que n'ayant pas de droit de veto sur l'opération, Invesco aura une influence certaine sur les autres actionnaires de BAE, estiment les analystes financiers. Les probabilités d'une demande de prolongation des discussions augmentent donc face au peu de temps qu'ils restent aux différentes parties pour trouver un accord... Les deux industriels peuvent en effet demander un délai supplémentaire de 28 jours aux autorités boursières britanniques, mais ce report pourrait inquiéter les investisseurs, déjà hésitants face à ce projet industriel jugé ambitieux mais risqué...