Attention, les marchés sont rassurés

Le VIX, aussi appelés "indice de la peur" aux Etats-Unis, était avant le weekend autour de 15%, alors que la moyenne historique est de 20. Son homologue européen, l'EuroStoxx 50, a même touché un plus bas depuis plus de cinq ans, retrouvant son niveau d'avant-crise.
Le VIX, aussi appelés "indice de la peur" aux Etats-Unis, était avant le weekend autour de 15%, alors que la moyenne historique est de 20. Son homologue européen, l'EuroStoxx 50, a même touché un plus bas depuis plus de cinq ans, retrouvant son niveau d'avant-crise.
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3'CHRONO - Les indices montrent que la confiance regagne les places boursières. De bon augure ?

. Les marchés reprennent confiance. Certains indices laissent en effet penser que la peur quitte peu à peu les places financières. Le VIX, aussi appelé "indice de la peur" aux États-Unis, et son homologue européen, l'EuroStoxx 50, en sont les exemples les plus frappants. Ces indices, qui mesurent de la volatilité des transactions, permettent de se faire une idée du stress qui pèse sur les marchés. Or l'Américain était avant le weekend autour de 15%, alors que la moyenne historique est de 20. L'EuroStoxx 50 a même touché un plus bas depuis plus de cinq ans, retrouvant son niveau d'avant-crise.

>>> Doit-on voir une bonne nouvelle dans leur faible taux ? Ou cela préfigure-t-il, au contraire, le retour de la spéculation à outrance? Décryptage.

• L'Europe rassure.  Au premier abord, l'abaissement de ces taux est une bonne nouvelle. Car c'est le signe que la crise s'éloigne. "Les craintes au sujet de l'Euro se dissipent progressivement. Les analystes n'ont plus l'impression  que l'explosion est proche mais, au contraire, celle que les dirigeants sont motivés à trouver des solutions", décrypte pour Europe1.fr Philippe Waechter, directeur des études économiques de Natixis Asset Management. "L'économie n'est pas dynamique, ni robuste. Mais le risque de réelle rupture s'éloigne", poursuit-il.

• Une période pauvre en rendez-vous majeurs. Pas de "sommet de la dernière chance", de menace de grande faillite, de décision sur un plan de sauvetage… En l'absence de dates décisives pour la conjoncture, les marchés sont moins sensibles. Du moins en Europe.

• Une inquiétude tempérée aux Etats-Unis. La faiblesse des "indices de la peur" a toutefois de quoi surprendre. Car la situation des États-Unis n'est pas des plus rassurantes. Républicains et démocrates s'écharpent depuis des mois sur le futur budget, ce qui pourrait conduire à déclencher automatiquement un plan de rigueur drastique qui menacerait la croissance américaine, le "fiscal cliff", "mur budgétaire", comme l'appellent les analystes.

>> À lire : on vous explique le "mur budgétaire"   

"Tout le monde a intérêt à trouver une solution sur ce sujet. Les marchés estiment donc que la situation va se débloquer. Tout le monde a peut-être tort, mais il n'y a, pour l'heure, aucune raison de s'affoler", explique Philippe Waechter. "En outre, aux États-Unis, les entreprises se portent globalement bien : un environnement dans lequel la volatilité est basse en général", ajoute Vincent Cassot, responsable de la recherche dérivés à la Société Générale cité par Les Echos.

• Un retour de la spéculation ? Certains craignent que cette faiblesse de la volatilité entraine à long terme un retour des prises de risques inconsidérées sur les places boursières. "Elle montre que les chocs éventuels sur le marché sont moins bien anticipés et donc potentiellement plus violents", prévient Laurent Roussel, directeur de la recherche chez Exane Derivatives, dans les colonnes du quotidien économique. "À long terme, il va falloir être attentif", reconnait également Philippe Waechter.

Mais le risque n'est pas non plus imminent. "Il y a eu une inversion des perceptions depuis la crise. Dans le couple 'rendement-risque' qui habite les marchés, on fait maintenant beaucoup plus attention au second qu'au premier", explique Philippe Waechter. Et le spécialiste des marchés de conclure : "il n'y a plus de volonté absolue de faire du rendement. Les comportements ont changé."