Abattoirs AIM : 276 emplois sauvés sur 590

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avec AFP , modifié à
EMPLOI - Les abattoirs normands, victime "d'une guerre économique", avaient été placés en redressement judiciaire en janvier dernier.

C'est une nouvelle en demi-teinte pour les salariés d'AIM. Le tribunal de commerce de Coutances, dans la Manche, a validé mardi deux offres de reprise partielle sur les abattoirs normands, spécialisés dans le porc. Une décision qui permettra de sauver 276 emplois sur 590, a indiqué l'avocate des salariés, Me Elise Brand, après une audience à huis clos.

La BPI a mis la main à la pâte. Les juges ont validé l'offre de société par actions simplifiée (SAS) majoritairement détenue par les salariés, qui va reprendre 206 emplois sur 357 à Sainte-Cécile (Manche), ainsi que l'offre d'une entreprise bretonne qui va reprendre 70 emplois sur 179 à Antrain (Ille-et-Vilaine), a précisé Me Brand. "Le budget de 11 millions d'euros a été bouclé ces dernières heures grâce à un prêt de 2,5 millions d'euros de l'État via la Banque publique d'investissement. Les collectivités locales ont pour leur part mis 2 millions d'euros sur la table", nous apprend également France Bleue Cotentin.

"Joie" et "tristesse". "C'est une victoire extraordinaire. On a eu moins d'un mois pour préparer l'offre de SAS. Le 6 janvier (lors du placement en redressement judiciaire? ndlr), on nous avait dit 'tout est terminé'", a résumé Me Brand. La vingtaine de salariés présents devant le tribunal à l'annonce de la décision ont exprimé leur "joie" pour les emplois sauvés" et leur "tristesse" pour ceux qui vont être supprimés. Plusieurs pleuraient. 

"Une guerre économique". La SAS doit maintenant reconquérir les clients perdus depuis le redressement judiciaire et une grève de près de trois semaines des salariés. L'abattoir tue 3.000 porcs par semaine contre 13.000 fin 2014.

Les abattoirs normands avaient été placés en redressement judiciaire en janvier dernier. Pour Didier Herbert, technicien vétérinaire à l'abattoir d'Antrain, contacté à l'époque, AIM est victime du "dumping des grands abattoirs bretons. Plus petit, AIM ne peut pas se permettre ce dumping". "Une guerre économique fait rage au profit des grands groupes d'abattages", affirmait également son syndicat, la FSU, dans un tract. "Des concurrents font courir le bruit qu'on payera pas les fournisseurs pour pas qu'ils nous livrent. Ils espèrent faire fermer AIM et récupérer les porcs de Cap 50, notre principal actionnaire et fournisseur", renchérissait Didier Herbert.

AIM, qui est détenu à 64% par la coopérative de producteurs Cap 50 et à 34% par le groupe d'aliments pour bétail J-DIS, est un des derniers abattoirs indépendants de la grande distribution après le rachat de Gad par SVA filiale d'Intermarché.