A Davos, Sarkozy défend "sa" taxe

Le chef de l'Etat souhaite la mise en place d'une taxe "infinitésimale" sur les transactions financières.
Le chef de l'Etat souhaite la mise en place d'une taxe "infinitésimale" sur les transactions financières. © Reuters Vincent Kessler
  • Copié
avec Fabien Cazeaux , modifié à
Le président français a de nouveau plaidé en faveur d'une taxe sur les transactions financières.

C'est avec sa casquette de président du G20 que Nicolas Sarkozy s'est rendu jeudi au Forum économique mondial à Davos. Dans son discours, il a de nouveau plaidé pour la mise en place d'une taxe "infinitésimale" sur les transactions financières pour financer l'aide au développement. Le président de la République avait relancé cette idée lundi lors de sa conférence de presse sur la préparation du G20.

"C'est incontournable"

"A Copenhague, les grands pays du monde ont pris la décision de verser aux pays les plus pauvres 120 milliards de dollars par an à partir de 2020. Comme tous nos budgets sont en déficit, il n'y a personne qui peut imaginer que cet argent viendra des budgets des Etats, donc nous n'avons pas le choix", a déclaré Nicolas Sarkozy. "Il faut des financements innovants, ce n'est pas un choix, c'est incontournable", a-t-il insisté.

Le chef de l'Etat français a répété que cette taxe sur la transaction financière, que de nombreux pays rejettent, avait sa préférence mais qu'il restait ouvert à d'autres financements innovants. "Je proposerai alors que se crée un petit groupe de pays leaders pour mettre en place ces financements et tenir nos promesses. Je ne doute pas que quelques années plus tard, d'autres pays suivront", a-t-il jugé.

"Le terrorisme se nourrit des injustices"

"Si nous ne le faisons pas, si nous n'avons pas la sagesse d'anticiper, alors vous verrez que les plus raisonnables à la tête de ces pays pauvres seront balayés. Et à ce moment-là, ce sera une autre aventure", a mis en garde Nicolas Sarkozy, citant entre autres périls "la montée du terrorisme qui se nourrit de la pauvreté" ou "la montée de l'intégrisme qui se nourrit des injustices".

Pour lutter contre les effets de la finance folle, il n'existe pas de remède miracle à court terme, estiment les patrons présents à Davos. "On attend beaucoup, mais il faut avoir des attentes mesurées", indique le patron du groupe Accenture, Pierre Nanterme. "Les résultats prendront plusieurs années. Mais plus on s'y prend tôt, plus on aura de résultats", estime-t-il.