Valérie Mairesse : "Je suis devenue féministe en rencontrant Agnès Varda"

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Alexis Patri
Invitée d'Anne Roumanoff pour son rôle dans la pièce "Si on savait" au théâtre des Bouffes Parisiens (maintenue malgré le confinement), la comédienne Valérie Mairesse raconte la naissance de son féminisme et son nouveau rapport aux hommes.
INTERVIEW

Elle se réjouit de pouvoir continuer à jouer au théâtre malgré le couvre-feu : Valérie Mairesse est à l'affiche de la pièce Si on savait, au théâtre des Bouffes Parisiens. Invitée de l'émission Ça fait du bien, la comédienne développe avec humour sa vision des hommes, bousculée par sa rencontre avec la réalisatrice engagée Agnès Varda.

"J'étais prisonnière de mon corps"

Valérie Mairesse se souvient qu'elle était encore très ingénue en arrivant à Paris pour essayer de devenir comédienne. "Quand j'étais jeune, j'étais un peu prisonnière de mon corps, vu comme 'coquin' par les hommes, alors qu'à l'intérieur de moi j'étais d'une pureté et d'un romantisme hallucinants", explique-t-elle.

La comédienne a ensuite progressivement appris à prendre le dessus sur ce regard extérieur. "J'ai énormément changé en 30 ans" observe-t-elle. "Aujourd'hui, je ne pardonne plus grand chose aux hommes. Alors qu'avant ! S'ils étaient beaux et qu'ils me regardaient avec amour, ils pouvaient avoir tous les défauts du monde, je les adorais."

Éviter les crétins

Pour Valérie Mairesse, le tournant a lieu en 1977. La comédienne joue le rôle principal du film d'Agnès Varda, L'une chante, l'autre pas. Un film engagé qui raconte la lutte des Françaises pour la légalisation de l'avortement. "C'est surtout après que j'ai rencontré Agnès Varda que je suis devenue féministe", résume-t-elle. "J'ai compris alors que la vie ce n'était pas seulement plaire aux hommes et que j'ai pris ma vie en main."

Cette prise de conscience a selon modifié au fil du temps son rapport aux hommes. "J'essaie d'éviter les crétins, donc ça restreint le choix", rigole la comédienne. "J'adore les hommes, en tout cas 20% d'entre eux. Mais j'en connais des formidables."