"Tarzan", "François 1er" et Xavier Dolan : le portrait chinois cinéma de Pierre Perret

Pierre Perret s'est prêté au jeu du portrait chinois cinéma pour Europe 1 dans Clap.
Pierre Perret s'est prêté au jeu du portrait chinois cinéma pour Europe 1 dans Clap. © Europe 1
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Mathieu Charrier, édité par Séverine Mermilliod
Dans la nouvelle émission cinéma d'Europe 1, "Clap", un invité se prête chaque semaine à un portrait chinois autour du cinéma. Samedi, c'est au tour de Pierre Perret de répondre à ce questionnaire de Proust version Septième art.
INTERVIEW

Tous les samedis pendant une heure dans Clap, le spécialiste cinéma d'Europe 1 Mathieu Charrier et ses chroniqueurs font le tour de l'actualité du Septième art. Chaque semaine, un invité, qu'il soit ou non du monde du cinéma, se soumet à un questionnaire de Proust version 7e art. Cette semaine, c'est le chanteur-compositeur Pierre Perret, qui vient de sortir un livre intitulé Aphorismes et blues, et sera en concert à la salle Pleyel les 10 et 11 octobre, qui joue avec nous au portrait chinois.

Votre premier souvenir de cinéma ? 

"Tarzan ! C’était à Castel-Sarrazin dans la salle du 'Vox'. On allait au 'Vox' ou au 'Florida', il y avait deux cinémas. Et soit c’était Charlot, soit c’était Tarzan, soit Laurel et Hardy. C’était vraiment une fête à chaque fois que Papa me disait qu'on y allait : il avait un café à l’époque toujours plein de clients, et pour virer toute la salle pour aller au cinéma une fois par mois, c'était une affaire terrible ! Mais Papa adorait aussi le cinéma et Tarzan, c’était le rêve absolu."

Votre meilleur souvenir de cinéma ? 

"Les Enfants du paradis. Il y a tout : Prévert, Carné, les acteurs merveilleux… Je crois que c’est une des plus belles réussites de cinéma. Je l’ai vu en salle à Paris, il y a très longtemps maintenant. J’ai dû aller le revoir trois ou quatre fois d’affilée."

Votre pire souvenir de cinéma ? 

"Un jour, j’étais allé avec mon petit frère, et on a vu François 1er avec Fernandel. Il y a une scène où Fernandel est à la torture : il se fait chatouiller les dessous des pieds, c’est une scène désopilante ! Et mon petit frère qui devait avoir cinq ou six ans a eu une crise de chagrin terrible, parce qu’il pensait qu’on torturait vraiment ce pauvre Fernandel, et il a fallu que je le sorte de la salle tellement il pleurait. Les gens, qui riaient, me scrutaient comme si c’était moi le responsable de ce gamin qui n’arrêtait pas de pleurer. Il n‘avait pas compris, il était trop petit, pardi. Mais il s’en est remis."

Le film dans lequel vous auriez aimé vivre ? 

"C’est un peu la question piège ça. J’aurais aimé vivre dans Et au milieu coule une rivière. Il y a tout ce que j’aime dedans : la pêche, la rivière, l’environnement, Redford qui est un acteur incontournable… J’aurais été assez à mon aise dans cet univers là."

Le film que vous aimez, sans pouvoir l’avouer ? 

"Je n’ai honte de rien moi. Un des plus beaux films dans les nouveaux c’est le Dolan, Juste la fin du monde. Je trouve que c’est une grande réalisation, une grande leçon sur la société, sur ce qu’on est en train de vivre. Parmi les plus récents, c’est un de ceux qui m’a le plus marqué. On peut pleurer sans honte devant ce gamin qui a fait un film avec une maturité incroyable. C’est un pur diamant."

La bande originale qui a le plus marqué votre vie ?

"La musique de Le train sifflera trois fois. Elle m'a marqué, cela m'a sauté à l'oreille. Je devais avoir 14 ans, j’étais dans une salle de cinéma... Très tôt j’ai eu un calepin, un stylo sur moi. Je me souviens dans l’obscurité, le noir de la salle, avoir essayé de trouver la lumière en bout de rangée pour faire ma portée, et j’ai tout de suite écrit : sol do ré mi do fa mi ré do".