Pour Sting, "avec Trump, la démocratie est en danger"

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A.D , modifié à
Le chanteur entame une grande tournée mondiale. Il sera en France cet été et espère bien inspirer son public au travers de ses chansons parfois engagées.
INTERVIEW

Il entame dimanche une tournée d'été dans toute la France, après avoir rouvert le Bataclan le 12 novembre dernier. Sting était l'invité exceptionnel d'Europe 1 dans l'émission C'est arrivé demain

"Je pensais à ma propre mortalité". Son dernier album 57th & 9th, du nom de l'intersection où il a enregistré en studio, est sorti la veille de son concert au Bataclan. Un album rock. "Souvent, je m'installe sur ma terrasse à New York et une grande partie de l'album a été écrit par des températures sibériennes. Je ne me suis pas permis de rentrer avant d'avoir fini une chanson. Je trouve que c'est important de sortir de sa zone de confort, ça facilite le processus créatif. Je cherche toujours de nouvelles méthodes pour créer l'étincelle."

Dans cet album, il évoque entre autres les rocks stars, car beaucoup sont mortes l'an dernier : David Bowie, Prince... "En fait, je ne voulais pas forcément rendre hommage. Je pensais plus à ma propre mortalité", confie le chanteur. 

"Un conte de fées, ce n'est pas vrai". Dans cette chanson sur la mort, intitulée 50.000, il a glissé le mot "tweet". Notamment parce que des tweets apparaissent quand les rock stars disparaissent. "Je ne tweete pas personnellement. Certainement pas maintenant que Donald Trump le fait tout le temps", précise-t-il. Le président des Etats-Unis inquiète l'artiste, notamment dans ses discours niant le changement climatique. "J'aimerais le croire. J'aimerais bien vivre dans ce monde où toutes les preuves scientifiques comptent pour rien. Ce serait génial de vivre dans un conte de fées mais ce n'est pas vrai."

Quant à Trump, personnellement, il le voit malgré tout comme "un agent du changement. Le risque, c'est que ce changement soit tellement dramatique que les institutions politiques en soient détruites. La démocratie est en danger, à mes yeux."

Dimanche #Sting sera mon invité pour parler de sa tournée d'été française. Sur @europe1

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"Mon rôle, c'est de planter des petites graines". Si les frontières se ferment dans le monde, Sting voit "la musique comme un langage commun. Quand je me tourne vers mon public, j’imagine que certains de ces jeunes gens auront un engagement politique un jour. Mon rôle, c'est de planter des petites graines dans leur esprit qui, un jour peut-être, porteront leurs fruits : des idées sur les droits de l'homme, sur la justice ou sur l'environnement. Je prends mon public au sérieux même si on ne peut pas changer le monde du jour au lendemain avec une chanson. Ce serait naïf d'y croire. Pour autant, il y a ces petites graines", rappelle le chanteur, qui a choisi que ses enfants n"hériteront pas de sa fortune. "Je ne voudrais pas émousser leur sens de l'aventure en les couvant d'argent. ils ont reçu une éducation qui les pousse à être indépendant", conclut-il.