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Alexis Patri , modifié à
Le romancier Jean Teulé publie "Crénom, Baudelaire !", une biographie qui lève le voile sur le côté sombre du poète. Dans l'émission d'Anne Roumanoff, il explique pourquoi il était "le premier punk".

De Charles Baudelaire, on retient surtout les poèmes torturés des Fleurs du Mal, et les procès pour atteintes aux bonnes mœurs que lui a valu ce livre. Une vision étriquée que le romancier Jean Teulé fait voler en éclat dans Crénom, Baudelaire ! et au micro d'Anne Roumanoff, mercredi sur Europe 1.

Un misogyne amoureux des laides

Charles Baudelaire nourrissait une obsession pour les femmes. "Il idolâtrait sa mère, à un point tel que les gens trouvaient ça bizarre", raconte Jean Teulé. "Baudelaire a raconté que quand sa mère devait sortir pour aller faire des courses, il était tellement en manque d'elle qu'il allait dans la lingerie ouvrir le panier en osier pour plonger sa tête dans le panier de linge sale pour respirer les odeurs de ses culottes."

Une relation quasi-incestueuse à la première femme de sa vie qui va marquer le goût du poète pour les relations scandaleuses. "Il a commencé sa vie sexuelle avec une petite pute juive qui louchait, et qu'on appelait Sarah la Louchette", explique Jean Teulé. "Elle va lui refiler la blennorragie." La première MST d'une longue liste...

Le poète se distinguera toute sa vie par les femmes qu'il fréquente. "Il n'aimait pas les femmes belles et il les préférait laides ou bizarres", dévoile Jean Teulé. Au point que les seules femmes qu'il semble respecter sont les femmes très âgées, à la gloire desquelles il écrit le poème Les petites vieilles.

Du cannabis au petit-déjeuner

Charles Baudelaire meurt à 46 ans, "défoncé par la drogue", selon les termes de Jean Teulé. "Sur des photos de lui à 44 ans, on a l'impression qu'il en a plus de 80", observe le biographe. Il faut dire que le poète maudit avait un régime bien à lui. "Le matin, à jeûn, il prenait l'équivalent d'une barrette de shit dans son thé du matin", évalue l'auteur.

Mais l'auteur des Fleurs du Mal ne s'est pas arrêté aux drogues douces. "Il prenait de l'opium et, à la fin de sa vie, il sniffait aussi de l'éther", ajoute l'écrivain.

Baudelaire, "un punk à mouton"

Jean Teulé estime également que Charles Baudelaire était "le premier punk sur Terre". Car au-delà de la drogue et des comportements scandaleux, Charles Baudelaire avait également une allure qui n'avait rien à envier aux plus exubérantes stars du rock.

"Il se teignait les cheveux en vert, il se baladait avec un boa en plumes d'autruche autour du cou", raconte l'écrivain. "Il tenait en laisse un mouton dont il avait fait teindre la laine en rose. Ce n'était pas un punk à chien, c'est un punk à moutons. Il était 'No future'", ajoute Jean Teulé, en référence au mot d'ordre du mouvement punk. Une devise qui ne s'est pas appliquée à son œuvre, qui lui a largement survécu.