D'un tas de pixels presque illisibles à l'un des plus beaux jeux vidéo jamais vu sur écran… Microsoft Flight Simulator, célèbre simulateur d’aviation né en 1982 est de retour ! Huit ans après la dernière version, une nouvelle mouture est sortie le 18 août sur PC. Une édition axée sur l'ultra-réalisme du pilotage et qui présente une particularité : la Terre a été intégralement modélisée avec un niveau de détail inédit. Et cocorico : c’est Asobo, un studio français, qui a réussi cette prouesse.
Du logiciel au jeu vidéo en quarante ans
Parmi les premiers logiciels conçus par Microsoft, avant même Windows, Flight Simulator était à l'origine un simulateur de vol très austère. Au fil des années, de l'évolution de l'informatique et des versions (celle de 2020 est la 14ème), la licence a évolué vers le genre plus grand public du jeu vidéo. Et la dernière itération donne même dans l'ultra-réalisme. Pour vous donner une idée de la richesse du jeu, la version physique comprend 10 CD d'installation pour un poids total de 90 gigaoctets ! De fait, cela nécessite d'avoir un ordinateur de bureau ou de "gaming" récent (moins de trois ans) et suffisamment puissant pour le faire tourner (ainsi qu'une très bonne connexion Internet).
Microsoft Flight Simulator n'est donc pas à la portée de tout le monde mais cela n'empêche pas de se passionner pour lui. Le simple fait de regarder des vidéos de gens en train de voler dans le simulateur se révèle hypnotisant, tant par la beauté visuelle des paysages que par la précision du pilotage et les variations de la météo en temps réel.
Travail minutieux avec des pilotes
Le premier point qui frappe dans Microsoft Flight Simulator , c'est l’ultra-réalisme de la simulation. Tout a été recréé dans les moindres détails par les développeurs pour donner l’impression d’être un pilote d’avion. Cela commence par la trentaine d’avions pilotables dans le jeu. Des petits Cessna hyper maniables au Boeing 747 beaucoup plus rigide, tout a été reproduit à l'extérieur sur la carlingue mais surtout à l'intérieur jusqu’au moindre petit bouton du cockpit. Ici, les loupiotes qui clignotent et les centaines de boutons ne sont pas des éléments de décor, tout peut être activé.
"Les directeurs techniques et créatifs ont passé beaucoup de temps dans un avion, à piloter. On a tous pris des leçons. Personnellement, je faisais attention aux sensations : les odeurs, la température, les poussées, les vibrations, les bruits…", explique Sébastian Wloch, le patron du studio bordelais Asobo. "Une fois au studio, on s'est demandé comment retranscrire tout ça dans une simulation sur ordinateur, comment faire en sorte que l'utilisateur ne voie pas juste un cadran avec des chiffres mais ait réellement la sensation de voler. Avec une contrainte qui est qu'on ne dispose que de l'image et du son", ajoute-t-il. "On a passé énormément de temps avec des pilotes pour essayer de reproduire au mieux les sensations qu'eux éprouvent en vol. Et puis on a travaillé avec les constructeurs pour être sûrs que nos avions soient les plus réalistes possible."
Un simulateur technique mais accessible
Jamais le réalisme n’avait été poussé aussi loin dans la licence. À tel point que les pilotes de ligne peuvent utiliser ce simulateur pour s’entraîner entre deux vols. En effet, il est possible de reproduire des vols existants, voire d'anticiper sa prochaine sortie grâce aux données satellites de Microsoft qui permettent l'intégration d'une météo en temps réel, avec les prévisions à court terme. En résumé, si vous voulez vous faire un Paris-Tokyo en conditions réelles, avec la checklist sur le tarmac, le décollage et le vol complet jusqu’à l'atterrissage, c'est possible.
Pour autant : pas de panique. Certes, Microsoft Flight Simulator a été conçu en premier lieu pour satisfaire les passionnés d’aviation. Mais les développeurs ont évidemment fait en sorte que tout le monde s’y retrouve. "On peut faire un simulateur à la fois extrêmement réaliste et simple d'approche", assure Sébastian Wloch. "C'est le simulateur avec le plus d'aides jamais conçu. Donc vous pouvez allumer toutes les assistances et là, n'importe qui peut s'amuser pendant des heures. On a une option qui permet de cliquer n'importe où sur la planète, vous démarrez en l'air, l'avion vole déjà et à part faire 'gauche, bas, haut, droite', il n'y a pas grand-chose à faire."
Des graphismes impressionnants
Le meilleur argument pour convaincre les joueurs fascinés par les avions mais qui craindraient que le jeu ne soit pas fait pour eux, ce sont les graphismes. Les développeurs d’Asobo ont modélisé l’intégralité de la surface du globe. Ils se sont appuyé sur Bing Map, le logiciel de cartographie par satellite de Microsoft, pour réaliser la base de la surface. Puis ils les ont peaufinées avec différentes techniques numériques voire manuellement pour certains lieux emblématiques à la main. Un travail de fourmi…
"Sur la Terre qu'on a modélisé, vous avez plusieurs centaines de points d'intérêt, par exemple la Tour Eiffel, pour lesquels ont fait un travail à la main, en complétant les données avec des photos. Idem pour les 30 à 40 aéroports mis en avant dans le jeu", affirme Martial Bossard, co-fondateur du studio Asobo. "Mais, après, le monde est tellement grand. On a calculé : s'il fallait apporter autant de soin à chaque endroit de la Terre, ça nous prendrait 14 ans !" Alors tout n’est pas toujours 100% identique bien sûr, c’est impossible. Mais le résultat est très impressionnant, notamment pour le rendu des nuages et des lumières.