Le duo PNL a tourné une partie du clip de son morceau "Au DD" sur la Tour Eiffel. 1:37
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Angèle Chatelier, édité par Ariel Guez , modifié à
Plusieurs milliers d'euros de budget, des scénarios et des tournages sur plusieurs jours : les clips sont devenus de véritables courts métrages. Une tendance logique pour les musiciens, qui sont amenés à se faire remarquer sur les plateformes de streaming. "Un clip sur YouTube, il doit être vu et être différent", explique un directeur artistique.

Plus de six milliards de vues en trois ans. C'est le nombre de fois qu'a été regardé le clip du hit planétaire Despacito du Porto-ricain Luis Fonsi. Un chiffre record à ce jour, mais qui s'ancre dans la tendance selon laquelle les écoutes en streaming légal supplantent les ventes physiques. Et ce processus s'accompagne d'une place de plus en plus importante pour les clips. Sans boxer dans la même catégorie de Luis Fonsi, certains artistes français arrivent à cumuler plusieurs millions de vues quelques heures à peine après avoir été publiés. 

De véritables courts métrages à gros budgets

Pour le clip de Au DD, le duo de rappeurs PNL a loué un étage de la Tour Eiffel. Un an plus tard, les chiffres parlent d'eux-mêmes : 138 millions de vues sur YouTube. Le duo est habitué des clips très travaillés et avec des paysages incroyables : de véritables courts métrages à gros budgets. Une démarche qui paye pour les deux frères, qui n'ont utilisé quasiment que YouTube pour se faire connaître. 

Angèle, qui a récemment été récompensée aux Victoires de la musique, est allée jusqu'à recruter l’acteur Pierre Niney pour illustrer sa chanson Balance ton quoi. Là encore, l'objectif est le même : cumuler le plus de vues possibles sur la plateforme de streaming.

"Internet permet beaucoup plus de liberté"

Pourquoi les musiciens donnent une telle importance à l'image ? Youtube est là où les jeunes consomment majoritairement la musique, et c’est donc là que la carrière se fait ou se défait. "Un clip sur YouTube, il doit être vu, il doit être remarqué, il doit être différent", explique Mathieu Tessier, directeur artistique aux éditions Warner Chappell. "Avant, pour qu'un clip soit diffusé en télé, il fallait que ce soit positif et que ce soit compatible avec le format. Internet permet beaucoup plus de liberté dans ce qu’on montre à l’image", poursuit-il

Avec les smartphones, les clips se regardent désormais n’importe où : dans les transports, au bureau, dans son lit. Certains artistes jouent même de cette nouvelle consommation pour adapter leurs clips au format téléphone. Orelsan par exemple a filmé en mode vertical le clip de son titre Défaite de famille. Résultat : une performance remarquée sur les réseaux sociaux, 27 millions de visionnages à ce jour, et un rappeur qui enchaîne les concerts à guichets fermés…