Pour Vincent Delerm, la photographie, comme la chanson, "est un moyen de pointer du doigt"

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Romain David , modifié à
Directeur artistique du festival de photographie de Deauville, Vincent Delerm explique à Europe 1 en quoi son appareil photo, comme son micro, lui permet de donner de l'importance aux petits riens du quotidien.
INTERVIEW

Un parrain de marque. Pour sa neuvième édition, Planche(s) Contact, le festival de création photographique de Deauville qui se tient du 20 octobre au 25 novembre 2018, offre au chanteur Vincent Delerm le rôle de directeur artistique. Il faut dire que la photo est l'une des grandes passions du musicien. On en retrouve d'ailleurs l'influence jusque dans son dernier album, avec notamment le titre Dans le décor qui décrit par touches rapides, sortes d'instantanés, le cadre d'un amour passé.

Du son à l'image, une certaine cohérence. Qu'il soit derrière son micro ou son appareil photo, Vincent Delerm cherche à conserver, selon son mot, la même "tournure d'esprit". Passant ainsi de l'art des sons à celui des images, il espère pouvoir donner l'impression de continuer à produire la même œuvre. "J'essaie [de faire en sorte que] les gens qui voient mes photographies se disent que, finalement, c'est assez cohérent avec ce qu'ils ont pu voir sur scène", explique-t-il au micro du Club de l'Eté sur Europe 1.

Déjà entendu, déjà vu. Pour Vincent Delerm, la photographie, tout comme la chanson, "est un moyen de pointer du doigt". "Dans mes chansons je suis pour aller sur des terrains que tout le monde connaît, que tout le monde a traversé, et les faire réentendre ou ressentir à nouveau. En photographie, c'est pareil", explique-t-il. C'est ainsi que pour le festival de Deauville, qui invite plusieurs photographes à exposer leur vision de la célèbre station balnéaire, Vincent Delerm, qui présentera à cette occasion ses propres photos, a choisi de s'intéresser, non pas au Deauville caché, mais aux lieux connus de la ville.

"Je n'ai pas demandé à me faire ouvrir des endroits interdits ou que les gens ne peuvent pas voir. J'ai photographié des endroits que tout le monde peut voir, mais sur lesquels on ne s'arrête pas forcément", raconte-t-il. "Ça permet de figer le temps, et quand on pointe un détail, ça a surtout cette vertu de dire : ça a l'air de rien, mais finalement c'est important", relève encore l'interprète de Je ne veux pas mourir ce soir.

Une expo à trois. À Deauville, Vincent Delerm soutiendra tout particulièrement deux photographes, Pierre Cattoni et Franck Hedin, issus comme lui du monde de la musique, et dont les travaux seront présentés sous son égide dans la salle des fêtes.