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Pierre Arditi : "Le poulet rôti de ma grand-mère était un chef-d'oeuvre"

Aurélie Dupuy - Mis à jour le . 2 min

Autour de la Table des bons vivants, l'acteur évoque ses souvenirs culinaires d'enfance et ses goûts d'aujourd'hui.

Il a incarné un enquêteur œnologue dans la série Le sang de la vigne. Mais Pierre Arditi , qui joue en ce moment un Tartuffe revisité au théâtre de la Porte Saint-Martin, est également un grand amateur de vin dans la vie. En tant qu'acteur gourmet, il était l'invité samedi de La table des bons vivants .

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Poulet rôti et frites. Comme sur une scène, l'acteur a d'abord poussé un cri du cœur dans le studio d'Europe 1 contre sa déception culinaire de la semaine. C'était face à un bocal de sauce bolognaise commerciale : "C'était une offense à la cuisine italienne. Même moi qui ne suis pas une pointure, j'aurais fait nettement mieux en la faisant moi-même." Il avait d'ailleurs quelques prédispositions familiales : "Ma grand-mère n'était pas une vraie cuisinière, mais c'était une rôtisseuse, ça ne s'apprend pas ! Le poulet rôti de ma grand-mère est un chef-d'oeuvre dont je n'ai jamais retrouvé la trace !"

De sa mère, "la femme de [s]a vie", il évoque la "poule au riz sauce suprême qui était à mourir". "C'est le premier goût que j'ai aimé dans ma vie", reconnaît-il. Il se souvient aussi de ses frites. "Elle était Belge. Je n'en ai jamais retrouvé l'équivalent. Elles étaient à la fois pas grasses, croustillantes, dorées et moelleuses à l'intérieur."

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On n'est pas obligé de faire subir à l'animal une double peine

"Je fais gaffe à ce que je mange". Les souvenirs agités, Pierre Arditi revient au présent et à l'automne. "On va rentrer dans une saison où j'aime moins les légumes. Les racines, ça m'emmerde", lance-t-il, plus appréciateur des cèpes de saison. De manière générale, l'acteur s’intéresse à son assiette : "Je fais gaffe à ce que je mange. Ce n'est pas forcément bio intégriste mais simplement, quand je mange de la viande , je vais la chercher là où je sais qu'elle a été élevée, pouponnée, bichonnée, sans souffrance. Je ne suis pas pour ne pas manger de viande mais on n'est pas obligé de faire subir à l'animal une double peine . Il va mourir, alors respectons-le", lance le comédien, qui souhaite aussi le respect de la profession bouchère : "L'intégrisme est à combattre de quelque côté qu'il se trouve."

Quand Pierre Arditi répond au questionnaire des bons vivants...

-Votre mot préféré en cuisine ?

"Revenir... faire revenir. Comme je suis obsédé par la faim, au fond, ça veut dire que rien ne cesse jamais."

-Le plat que vous ne pouvez pas manger ?

"Les endives. C'est ma mère qui les faisait, je pense qu'elle ne les faisait pas blanchir, c'était d'une amertume totale. Je hais toujours les endives cuites."

-Quels sont les invités de votre dîner idéal ?

"Mon fils, la fille de ma femme, ma petite-fille. Eux sont des juges sans pitié." 

-Le dernier plat que vous leur avait fait ?

La caldeirada. C'est une sorte de bouillabaisse portugaise avec des coquillages, de la seiche, de la lotte, des poivrons, des oignons, des gambas ou des langoustines qu'on pose à la fin de la cuisson.

-Quel plat emmèneriez-vous sur une île déserte ?

Soit le poulet rôti de ma grand-mère, soit le poulet sauce suprême de ma mère. Je me dirais que seul, isolé, je retournerais en enfance et rien ne pourrait m'arriver.

-Le mot de la FAIM ?

"Contrairement à Sasha Guitry qui répondait 'ça jamais' quand on lui demandait le mot de la fin, pour la faim F-A-I-M, je réponds 'ça toujours'."