Nord : l'orchestre national de Lille a testé le concert connecté

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"Les téléphones sont là alors plutôt que de râler quand ils sonnent, mieux vaut l'intégrer et s'en servir", estime le chef d'orchestre Alexandre Bloch. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Kévin Thuilliez avec NM
En utilisant leurs smartphones, les spectateurs ont pu, samedi soir, pendant un concert, interagir avec le chef d'orchestre et ses musiciens.

Un chef d'orchestre qui demande aux spectateurs d'allumer leur portable pendant un concert, c'est assez inhabituel. Et pourtant, c'est ce qui s'est passé samedi soir à Lille lorsque 1.500 personnes ont assisté à un concert de musique classique connecté. Pendant près d'une heure, ils ont pu interagir avec l'orchestre national de Lille grâce à une application.

Choisir le tempo. Les yeux baissés sur leurs téléphones, les spectateurs peuvent jouer au chef d'orchestre 2.0. Moderato ou aldento... ils peuvent ainsi choisir, en pianotant sur leurs écrans, le tempo et les nuances du Sacre du Printemps de Stanislas Stravinsky. Les informations sont ensuite transmises au chef d'orchestre, Alexandre Bloch. "Je compte sur vous pour faire un truc un peu fun, vous pouvez commencer à taper n'importe où, ça n'a pas d'importance", explique-t-il à l'assistance avant le début du concert. 

"Je me suis pris au jeu". Entre plusieurs petits jeux et un quizz qui apportent aux spectateurs des connaissances sur le compositeur ou les instruments, l'interaction avec les musiciens est totale. René, habitué des concerts de musique classique, est sous le charme : "c"est sympa, je me suis pris au jeu et ça m'a bien plu", même si "le smartphone, c'est pas son truc", explique-t-il au micro d'Europe 1. 

Un autre concert l'an prochain. L'expérience est un véritable défi pour les musiciens. Anne Leroy, harpiste toujours attentive aux désirs des spectateurs, se réjouit : "les concerts de musique sont souvent un peu solennelles et là, c'est plein de fraîcheur, ça fait rentrer le public dans l'orchestre". Pour Alexandre Bloch, tout est bon pour faire aimer la musique classique et pour cela, il faut "faire face à la réalité" : "les téléphones sont là, alors plutôt que de râler quand ils sonnent, mieux vaut l'intégrer et s'en servir pour le faire vivre de manière universelle". L'orchestre national de Lille ne compte pas s'arrêter là et travaille sur d'autres applications pour un deuxième concert connecté prévu l'année prochaine.