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Aurélie Dupuy , modifié à
L'actrice, à l'affiche de la pièce "Deux mensonges, une vérité" au théâtre Montparnasse, est revenue sur ses choix de carrière au micro d'Isabelle Morizet.

J’ai eu un enfant avec un autre, mon prénom et mon nom de jeune fille sont faux, j’ai fait de la prison : c'est avec ces trois affirmations - deux sont fausses, l'une est vraie - que Catherine "fête" son 27ème anniversaire de mariage. En laissant son mari s'arracher les cheveux pour connaître la vérité, elle veut lui montrer à quel point il a tort de croire la connaître par cœur… Nicole Calfan tient le rôle principal féminin de cette comédie, Deux mensonges, une vérité, jouée jusqu’au 14 juillet au théâtre Montparnasse. Invitée de l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, l'actrice s'est confiée au micro d'Isabelle Morizet sur cette passion du théâtre et sur son parcours, qu'elle aurait finalement bien aimé un peu différent…

Le cœur de Nicole Calfan palpite toujours, de trac, avant de monter sur scène, même après quasi 50 ans de carrière. "Le théâtre, c’est un sacerdoce. Il vous oblige à penser à vous comme un athlète du matin au soir. C’est un rendez-vous physique, sans filet. Au cinéma, je n’ai même pas d’accélération cardiaque. Le théâtre, ça crée des liens à vie, peut-être parce qu’on a peur ensemble, on s’est réjoui ensemble, on a salué ensemble", décrit la comédienne.

Des tentatives pour revenir à la Comédie française

Nicole Kalfan commence à la Comédie française, dit "Le Français", et y reste six ans avant de quitter l'Institution pour tourner Les trois mousquetaires aux États-Unis. La comédienne renonce ainsi au rôle d'Ondine, qui sera repris par sa partenaire de loge, Isabelle Adjani. Une décision qu'elle a regrettée une fois l'effervescence du tournage américain retombée. "Je me suis dit 'J'aurais peut-être dû jouer Ondine'." Encore aujourd'hui, elle se verrait bien sociétaire de la Comédie française, titre qu'elle avait justement décliné de peur de s'engager pour 20 ans à l'époque. "J’ai beaucoup regretté d’avoir quitté 'Le Français'. J’étais très entourée, j’étais dans une troupe. J’ai fait quelques tentatives pour y revenir mais c’est quasiment impossible. Je crois que j’aurais une vie plus gaie, plus douce si j’étais restée au Français. Le matin, on faisait de la radio, l’après-midi on répétait, le soir, on jouait. On partait en tournée et ce temps-là, je le regrette", dit-elle.

Entendu sur europe1 :
Je ne m’entends pas avec les actrices qui vous poussent pour être sur une photo ou qui vous marchent sur les pieds pour être devant

Aux côtés d'Alain Delon ou de Jean Yanne

Toutefois, la carrière de Nicole Kalfan a été jalonnée de grands moments, comme le tournage du film Borsalino, en 1970, avec Alain Delon et Jean-Paul Belmondo. "Nous avons, Alain et moi une amitié tellement tendre", explique Nicole Calfan, qui a aussi écrit onze livres dont l'un consacré à l'acteur. "Quand j’ai écrit ce livre sur lui, il a dit 'J’ai eu deux amours platoniques dans ma vie, c’est Bardot et Calfan'. Alain ne m’a jamais touché un cheveu. Il m’a protégé toute sa vie et il continue." L'actrice a aussi tourné avec Jean Yanne, qui a été son compagnon plusieurs années, avant qu'elle ne parte sur "un coup de tête" et pour personne. "Il ne s’en est pas remis, je crois", glisse l'actrice, qui ne cache pas avoir davantage fait durer sa carrière que ses relations personnelles. Elle dit avoir misé sur la durée plus que sur la compétition. "Il faut suivre son chemin, faire de la résistance. Je ne suis pas du tout compétitrice."

Raison pour laquelle, elle "déteste les actrices". "Je ne m’entends pas avec les actrices qui vous poussent pour être sur une photo ou qui vous marchent sur les pieds pour être devant", souligne-t-elle avant de livrer cette anecdote : "Un jour j’ai fait une double page dans Paris-Match et une actrice m’a dit 'Tu peux te pousser ? Parce que je vais être dans la pliure !'"