Vincent Dedienne était l'invité de Pascale Clark dans "Culture Médias", jeudi sur Europe 1 (photo d'archives). 2:31
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Margaux Lannuzel
Invité de "Culture Médias", jeudi sur Europe 1, le comédien Vincent Dedienne, à l'affiche de plusieurs films sortant d'ici la fin de l'année, et qui écrit son prochain spectacle, a dit sa volonté de "tourner le dos au virus" pour "ne pas s'en faire un meilleur ami"... quitte à attendre un peu pour rouvrir les salles.
INTERVIEW

Bonne nouvelle pour ses fans : pendant le confinement, Vincent Dedienne a écrit. Le comédien, à l'affiche de quatre films tournés avant la pandémie de coronavirus et sortant en 2020 - dont Terrible Jungle, en salles le 29 juillet - prépare son prochain spectacle, seul en scène. Car s'il est de plus en plus présent sur grand écran, "le théâtre, c'est mon chez moi, ma chambre, mon berceau, mon abri sous les bombes", s'enthousiasme-t-il au micro de Pascale Clark, dans Culture Médias. Un "berceau" lourdement impacté par la crise du coronavirus, reconnaît toutefois l'acteur. 

"J'espère qu'on reprendra" la Carpe et le lapin

Il y a d'abord eu La carpe et le lapin, la pièce qu'il jouait avec Catherine Frot au théâtre parisien de la Porte Saint-Martin... interrompue par le confinement après une trentaine de représentations. "On a fait la dernière sans savoir que c'était la dernière, j'espère qu'on reprendra", sourit Vincent Dedienne. "Mais c'est dur de faire des pronostics", ajoute-t-il : un autre spectacle est prévu dans le théâtre à la rentrée. 

Au début du confinement, ensuite, l'acteur dit avoir été "hystérisé par le fait de vivre quelque chose de si historique", évoquant "un petit phénomène salvateur bienvenu, qui a relégué les artistes au rang d'artistes". "Ça nous faisait du bien, ça nous remettait à notre place", estime-t-il. "Mais après je me suis dit : si on ne sauve pas le monde, peut-être qu'on contribue à le rendre plus doux ?" Alors, Vincent Dedienne a profité de ce temps disponible pour écrire son deuxième spectacle, "beaucoup moins" centré sur sa propre histoire que le premier. 

"Les mois qui ont passé m'ont bien servi", explique-t-il : "Le carburant s'engrange dans le silence, dans la rêverie, dans la contemplation". Respectueux des gestes barrières - "j'essaie d'être bon élève" -, Vincent Dedienne ne voit d'ailleurs toujours "pas grand monde", malgré le déconfinement. "C'est mon caractère, et je n'ai pas eu beaucoup de temps jusque-là pour le laisser vivre", confie-t-il. "J'en profite."

"Il faut tourner le dos à ce virus"

"Je suis bon élève oui... Mais j'entends beaucoup parler de faire rentrer le virus dans nos vies, dans nos façons de penser, même dans nos façons de faire du théâtre", tempère immédiatement le comédien. "J'entends parler de saison théâtrale corona-compatible, et pour moi, c'est non", balaye celui qui doit normalement jouer son one-man show pour la première fois à Amiens, en février 2021. 

Mais coûte que coûte, "il faut tourner le dos à ce virus, ne pas le prendre en compte", martèle Vincent Dedienne. "Il faut lui faire la gueule. Je me dis que c'est un accident et qui si on commence à l'intégrer dans nos perspectives on va s'en faire un meilleur ami." Comment faire, alors ? "Je serais d'avis d'attendre encore", répond l'acteur. "Jouer devant des gens masqués ça me paraît très compliqué. Et jouer masqué sur scène c'est inenvisageable."