Bob Marley, en 1976, l'incarnation de la musique jamaïcaine. 5:16
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A.D
Jusqu'au 13 août, l'exposition "Jamaïca, Jamaïca" retrace la culture de l'archipel des Caraïbes, notamment au travers sa musique.
INTERVIEW

La Jamaïque s'installe un instant à Paris. L'exposition Jamaïca, Jamaïca qui se tiendra jusqu'au 13 août à la Philharmonie de Paris, propose de découvrir la culture, et notamment la musique, de l'archipel à quelques jours du 36e anniversaire de la mort de Bob Marley. Sébastien Carayol, commissaire de l'exposition, était l'invité de C'est arrivé cette semaine pour entamer le voyage.

Une histoire et un contexte social. Alors oui, si on associe Jamaïque et musique, le nom qui s'impose est celui de Bob Marley, "mais attention" prévient le commissaire : "la musique jamaïcaine ne se résume pas à Bob Marley, qui est l'icône absolu de cette musique-là, c'est indéniable. Mais il n'est pas arrivé dans nos vies sans raisons. L'idée, c'était de montrer une histoire musicale mais aussi le contexte social et politique dans lequel il arrive et qui constitue la base de ses chansons." 

Sound system. Deux éléments sont fondateurs, pour Sébastien Carayol, dans la musique jamaïcaine. "La cicatrice mémorielle de l'esclavage et de la colonisation" qui "traverse toute la création musicale du XVIIe siècle à aujourd'hui", d'une part, et d'autre part l'invention du "sound system, c'est-à-dire ce mur d'enceintes" qui est aujourd'hui utilisé bien au-delà de la musique reggae et qui lance une certaine street culture, avec de la mode, des graffs et une attitude.

Rastaman. Question mode et attitude, la figure jamaïcaine, le rasta-man avec bonnet coloré et dreadlocks, est même devenue un cliché. "Les dreadlocks sont un acte militant", explique Sébastien Carayol. "Dès les années 40, 50, les rastas jamaïcains sont pourchassés. Cette coiffure prend racine dans l'histoire du Kenya avec Jomo Kenyata dont les guerriers, les Mau Mau, ont cette coiffure-là." Une signification qui va donc bien au-delà de l'effet de mode.