Diversité : "La musique classique est l'une des plus inclusives", défend la violoniste Zhang Zhang

  • Copié
Ugo Pascolo , modifié à
Invitée exceptionnelle de la matinale d'Europe 1, la violoniste Zhang Zhang est revenue sur les voix qui s'élèvent contre le manque de diversité au sein des orchestres de musique classique. Amoureuse de l'universalisme à la française, elle défend l'idée que la musique classique est un lien entre les peuples.
INTERVIEW

Une violoniste éprise de l'universalisme à la française. Invitée exceptionnelle de la matinale d'Europe 1, lundi, la violoniste internationalement connue et reconnue, Zhang Zhang, est revenue sur sa tribune publiée dans les colonnes du Figaro en février dernier. Elle y répond au trompettiste Ibrahim Maalouf qui s'était ému, quelques semaines auparavant, du manque de diversité au sein du célèbre orchestre philarmonique de Vienne. 

La musique classique comme lien à travers les peuples

Pour cette membre de l’orchestre philharmonique de Monte-Carlo, se limiter à la couleur de peau des musiciens au sein d'une formation est une mauvaise chose. "C'est plus compliqué que cela. Je pense que c'est dangereux de faire des raccourcis" de ce type, explique-t-elle. La virtuose l'affirme, "la musique est universelle. Même si on ne parle pas la même langue, on peut jouer ensemble, chanter ensemble, danser ensemble." Et "la musique classique est l'une des plus inclusives, elle est partout dans le monde, en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud... Tous les êtres humains peuvent y avoir accès et ça nous réunis".

Un discours dont l'origine se situe peut-être dans le parcours de Zhang Zhang. Née en Chine pendant la révolution maoïste de parents célèbres mais pauvres, elle émigre à l'âge de 10 ans en Thaïlande avant de vivre dans différents pays, dont le Canada, les États-Unis et la Suisse, puis d'intégrer l’orchestre philharmonique de Monte-Carlo en tant que pupitre des premiers violons. Si elle estime avoir eu une enfance "de migrant, "à ne jamais se sentir chez [elle]", Zhang Zhang a trouvé en France un pays où elle "s'imagine rester, pour le reste de [sa] vie."

La "bienveillance" européenne envers les artistes en pleine pandémie

Interrogée également sur la pandémie de Covid-19 qui a très fortement perturbé le monde de la musique classique, Zhang Zhang rappelle à quel point être privé du lien avec les spectateurs est "difficile pour les musiciens du monde entier". Évoquant un "effondrement de l'industrie musicale", elle pointe néanmoins la bienveillance européenne à l'égard des artistes. "J'ai des amis musiciens aux Etats-Unis et en Angleterre qui ont perdu leur emploi dès les débuts de pandémie. Mais ce n'est pas le cas en Europe pour les musiciens des grands orchestres. Et je suis reconnaissante pour ça."