pierre lemaitre 1:10
  • Copié
Tiffany Fillon
Invité dans "Culture médias", l'écrivain Pierre Lemaitre a expliqué, jeudi, que sa femme, Pascaline, relisait systématiquement tous ses manuscrits, avant même qu'ils soient publiés. Loin d'avoir développé une "confiance aveugle" envers sa femme, il dit écouter avec un œil attentif son avis, au point de jeter parfois ses manuscrits sous ses conseils. 
INTERVIEW

Dernière étape dans sa trilogie sur l'entre-deux-guerres : l'écrivain Pierre Lemaitre a publié le 2 janvier son dernier roman, Miroir de nos peines (Albin Michel). Après Au revoir là-haut (prix Goncourt 2013) et Couleurs de l'incendie, Pierre Lemaitre se penche cette fois sur les années 40 et plus particulièrement sur la débâcle de 1940 lors de la victoire d'Hitler contre l'armée française, qui avait conduit les Français sur les routes de l'exode.

Invité dans Culture médias, Pierre Lemaitre a dévoilé jeudi une méthode de travail plutôt surprenante : il fait relire tous ses romans par sa femme, Pascaline, qui a le droit de vie ou de mort sur ses manuscrits. Selon lui, elle a déjà empêché la publication de deux de ses livres. "C'est ma lectrice privilégiée. Elle ne me laisserait pas partir dans un livre auquel elle ne croit pas", précise Pierre Lemaitre. "C'est une bibliothécaire de formation, une experte de la lecture donc j'ai une grande confiance. Elle sait qui je suis, elle connaît la conception que j'ai de mon travail. Elle a tendance à aimer ce que je fais. Je crois qu'elle m'aime tout simplement".

Dialogue et prudence 

Autre élément qui a renforcé la confiance de Pierre Lemaitre envers sa femme : ses prédictions. "Elle m'avait dit que je serai publié, je l'ai été. Elle m'avait dit que je recevrai le prix Goncourt, je l'ai reçu donc maintenant, je l'ai épousée, je ne vais pas divorcer", s'amuse-t-il.

Pourtant, l'écrivain ne prend pas toutes les critiques de sa femme au pied de la lettre. "Je suis prudent, je lui donne [les manuscrits, NDLR] avant d'avoir terminé donc je ne jette que la moitié du travail", explique-t-il, en rejetant le principe d'une "confiance aveugle". "Je discute beaucoup avec elle", poursuit-il.