Musique 1:33
  • Copié
Marie Gicquel, édité par Alexis Rey-Millet , modifié à
Europe 1 a rencontré l'un des compositeurs de jeux vidéos les plus connus au monde : Olivier Derivière. "Alone in the Dark", "Assassin's Creed" ou plus récemment "Dying Light 2", le français a signé la bande originale de nombreux jeux cultes. Au micro d'Europe 1, il revient sur le rôle particulier des compositeurs de musique de jeu vidéo.

L'univers, souvent moqué, des jeux vidéos requiert beaucoup d'artistes, dont des compositeurs. Europe 1 est allée à la rencontre du compositeur français le plus connu au monde : Olivier Derivière. Compositeur pour des jeux vidéos cultes comme Alone in the Dark ou Assassin's Creed IV: Black Flag - Freedom Cry, il a récemment signé la bande originale de Dying Light 2, une superproduction du jeu vidéo au budget de plus de 30 millions de dollars. Le travail d'Olivier Derivière : faire que le joueur puisse ressentir ce qu'il se passe dans le jeu... même en fermant les yeux !

La musique sert de "guide" au joueur

Pendant trois ans, le compositeur s'est aventuré dans les niveaux de ce jeu post-apocalyptique pour en comprendre l'atmosphère et en créer la partition. Si l'ennemi approche, on doit le sentir venir grâce à la musique. Il compose depuis son studio, avec son piano face à un écran géant, mais aussi depuis les planchers des plus grands orchestres du monde. Olivier Derivière voit son rôle comme celui d'un "chef d'orchestre" qui dirigerait la partition pendant que le joueur évolue dans les niveaux. "On a prévu tout ce qui est en train de se passer... comme si on était devant un orchestre" explique-t-il au micro d'Europe 1.

Dans le monde du jeu vidéo, la musique a un rôle assez particulier, puisqu'elle sert de guide au joueur. Olivier Derivière revient la place de la bande son dans des jeux cultes comme Mario Bros : "Nintendo avait vraiment installé cette idée que la musique pouvait donner énormément d'indications au joueur. Par exemple, quand on avait moins de temps, la musique du jeu s'accélérait" explique-t-il.

À chaque action, son instrument

Une tâche qui reste néanmoins complexe à réaliser, puisque persiste le risque que le joueur se lasse de la musique. "On ne sait pas combien de temps un joueur peut rester à un endroit. C'est quelque chose qui est extrêmement difficile à gérer. Quand on est compositeur, il faut faire très attention à comment on va exploiter la musique pour ne pas que les joueurs ne finissent par la couper" explique le compositeur français.

Pour la bande son de Dying Light 2, Olivier Derivière a développé une recette efficace : à chaque action, son instrument. Lorsque le joueur doit courir, des cordes interviennent dans la musique, lorsqu'il faut sauter, des instruments à vent, et des percussions pour frapper. On a presque envie d'y jouer les yeux fermés.