«J'ai été époustouflée» : comment cette fan de jeu vidéo parvient à jouer en utilisant uniquement la pensée

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Romain Rouillard / Crédit photo : ALINE MORCILLO / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Une streameuse britannique est parvenue à élaborer un système qui lui permet de jouer à des jeux vidéo par la pensée. Un dispositif qui s'appuie sur le signal émis par l'activité électrique du cerveau et directement associé à une action dans le jeu.

Changer d'arme ou conduire une voiture dans un jeu vidéo rien qu'en y pensant. Pour la streameuse britannique Perrikaryal, ce fantasme tout droit sorti d'un film de science-fiction est déjà une réalité. La jeune femme parvient ainsi à jouer à plusieurs jeux grand public - Trackmania, Super Smash Bros ou encore Minecraft - sans clavier, ni souris, ni manette. 

Une prouesse rendue possible par un dispositif qu'elle a elle-même élaboré. La jeune femme utilise un casque sur lequel se logent différentes électrodes qui agissent comme un électroencéphalogramme. Relié à un logiciel, ce système lui permet de convertir en signal l'activité électrique de son cerveau. Un signal qui sera lui-même associé à une action dans le jeu : courir, sauter, tirer, freiner etc...

L'"eye-tracking" 

Pour contrôler les actions d'un personnage, Perrikaryal doit ainsi se focaliser sur une image précise, qui ne correspondra pas exactement à ce qu'elle souhaite faire dans le jeu, mais qui déclenchera le signal associé au geste désiré. "Par exemple, le simple fait d'imaginer que quelque chose vient vers vous peut provoquer une attaque du personnage dans le jeu", précise l'intéressée dans une vidéo publiée sur la chaîne Great Big Story. "Je pense qu'au total, cela a dû demander 600 heures de répétition des instructions au logiciel afin qu'il s'en souvienne. Et ensuite, vous devez penser à chaque fois à la même chose, de la même manière. Si vous déviez un tout petit peu, ça ne fonctionne pas", ajoute-t-elle. 

Un exploit qui s'accompagne d'une autre technologie remarquable : l'"eye-tracking" ou "suivi des yeux". De cette manière, la jeune femme parvient à placer le curseur où elle le souhaite, simplement en posant le regard à l'endroit désiré. Et grâce à la gyroscopie, elle peut également déplacer les personnages en bougeant sa tête, sans utiliser de joystick. Comble de la performance, Perrikaryal a même remporté, en septembre dernier, un duel sur le jeu Valorant, face à un adversaire qui jouait de façon bien plus traditionnelle, avec clavier et souris. 

Une solution pour certains joueurs en situation de handicap ?

"Tout cela m'a demandé environ six mois avant que ça fonctionne. Cela fait maintenant dix mois que je suis sur le projet et ce n'est toujours pas parfait", sourit-elle auprès de Great Big Story. La créatrice avoue même ne pas avoir cru tout de suite au succès de l'opération. "Je me suis dit 'ce n'est pas possible, ça doit être un coup de chance ou une erreur'", se souvient-elle. "J'ai été époustouflée. Je me suis dit que c'était une idée tellement farfelue, basée sur quelque chose que je n'avais jamais essayé et que, pour autant que je sache, très peu de gens ont essayé. Et ça a marché ! J'ai dû le refaire plusieurs fois juste pour y croire", avoue-t-elle. 

Faut-il y voir la solution miracle pour ouvrir l'accès aux jeux vidéo aux personnes amputées des bras ou des mains ? Pas en l'état, reconnaît la streameuse. "Le modèle est vraiment difficile à utiliser. Ce n’est pas forcément une solution qui convient, mais j’espère qu’un jour, ce sera le cas", a-t-elle déclaré auprès du Parisien