L'amour, l'humour, mais pas seulement... comment fait-on un bon film de Noël ?

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"Le père Noël est une odrdure", "Santa & Cie" et "Happiest Season", trois films de Noël à succès qui témoignent de la diversité du genre © Trinacra Films / Chez Wam / Hulu Originals
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Mathieu Charrier, édité par Alexis Patri
Chaque week-end dans "CLAP!", Mathieu Charrier explore le monde du cinéma. En cette période de fêtes de fin d'année, zoom sur un genre qui explose chaque hiver à la télévision et dans les salles de cinéma : les films de Noël. Un genre pas toujours aussi mielleux qu'on pourrait le croire.

Allez, on se met en condition : le thé est en train de chauffer, le plaid est déjà sur vos genoux. Un coussin dans le dos, et on allume la télévision pour regarder un bon vieux film de Noël. Ils envahissent nos écrans chaque année à cette période, que ce soit sur les chaînes classiques, sur les plateformes de streaming ou sur les sites de VOD. Comment ces films de Noël sont-ils devenus incontournables ? Grâce à des recettes quasi inratables, ou au contraire à des nouveautés inédites.

Maman, j'ai raté l'avion, film star de Noël

Savez-vous quel est le film le plus diffusé en Europe chaque 24 décembre ? Il s'agit de Maman, j'ai raté l'avion. Tout le monde connaît aujourd'hui l'histoire du petit Kevin, 8 ans, oublié chez lui par sa famille à quelques jours de Noël et qui doit faire preuve d'une certaine imagination pour repousser des voleurs.

Alors, il faut bien le dire, cette diffusion rituelle vers Noël est aussi une technique des chaînes de télévision de rediffuser les mêmes films à chaque fin d'année. Car cela permet justement de les étiqueter comme "films de Noël".

Succès tardif pour Le père Noël est une ordure

En France, le classique des classiques, c'est Le père Noël est une ordure de Jean-Marie Poiré. Mais lors de sa sortie au cinéma, ce film déclenche une mini polémique. D'abord, il devait s'appeler "Le père Noël s'est tiré une balle dans le cul". Finalement, l'idée est abandonnée, car le titre est jugé trop provocateur.

Mais même avec ce nouveau nom, certains exploitants de cinéma trouvent à sa sortie qu'il porte un peu trop atteinte au père Noël. Ils rajoutent à la peinture un message sur les affiches, et le titre devient "Le père Noël (pas le vrai) est une ordure". 1,5 million de spectateurs vont le découvrir en salles. Un beau score, mais loin d'autres films de l'époque devenus eux aussi des classiques, comme La boum ou Les sous-doués.

C'est finalement grâce à la télévision que Le père Noëlest une ordure va devenir un film de Noël culte. Alors, évidemment, l'histoire du film est idéale en période de fêtes. Mais, au-delà de cette saisonnalité, c'est l'humour du film et ses scènes devenues cultes qui en font un classique de Noël.

The Holiday versus La Bûche : deux continents, deux ambiances

Un autre ingrédient indispensable pour devenir un film de Noël, c'est bien sûr l'amour. C'est pourquoi beaucoup de ces films sont des comédies romantiques, comme The Holiday, réalisé par Nancy Mayer. Le film, sorti en 2006, raconte l'histoire d'Amanda Woods, interprétée par Cameron Diaz, et Iris Simpkins interprétée par Kate Winslet. L'une est américaine, l'autre est anglaise. Le temps des vacances de Noël, elles vont échanger leur maison et faire des rencontres inattendues.

Parmi les films cultes de Noël qui traitent d'amour, il y a aussi l'immanquable Love Actually de Richard Curtis. Un film chorale qui nous raconte dix histoires d'amour, avec un casting cinq étoiles : Hugh Grant, Keira Knightley, Colin Firth et Emma Thompson.

Autre élément indispensable pour un bon film de Noël : la famille et les traditions. Comme dans La bûche de Danièle Thompson. Le film raconte l'histoire de trois sœurs qui invitent leur belle-mère à un dîner de Noël, car leur père vient tout juste de mourir. Il y a Louba, la danseuse de cabaret, Sonia la bourgeoise et Mia la rebelle. Ensemble, elles vont découvrir l'existence d'un demi-frère.

Le contre-pied des Gremlins et Santa & Cie

Il ne faut pas oublier également l'importance du fantastique dans certains films de Noël : Les GremlinsThe GrinchL'Etrange Noël de Monsieur de Jack Mais, depuis quelques années, certains réalisateurs ont décidé de prendre un peu le contre-pied de tout ça et de tourner Noël en dérision.

Exemple avec Alain Chabat et son Santa et Cie. Dans ce film, l'usine du père Noël tourne à plein régime à quelques jours de la nuit de livraison, lorsque les 92.000 lutins tombent malades. Pour les soigner, le Père Noël doit aller sur terre pour trouver de la vitamine C.

Happiest Season, le film de Noël pour tous

Il y a quelques semaines, on a même vu apparaître le premier film de Noël lesbien, Happiest Season, avec dans le rôle-titre l'actrice engagée Kristen Stewart. Le personnage d'Abby veut demander Harper en mariage. Mais lors d'un séjour à Noël dans sa belle-famille, elle se rend compte que Harper n'a jamais fait son coming-out.

Sa famille conservatrice n'est au courant de rien et Abby doit se faire passer pour la coloc, au lieu de la petite amie. Le film est disponible en V.O. et en français sur la plateforme Hulu. Il connaît déjà un succès international.

Netflix joue la quantité (avant la qualité)

Et justement, les plateformes ont bien compris que ces films de Noël attirent un très large public au moment des fêtes. Netflix, par exemple, propose de nombreux films dans son catalogue. Des classiques, bien sûr, mais aussi beaucoup de créations originales. Depuis le mois de novembre, il y a des nouveautés quasi chaque semaine.

Leurs titres ? Flocon d'amourL'alchimie de NoëlLes chroniques de NoëlUn Noël cinq étoiles. Des titres ne sont pas très originaux. Et le jeu d'acteur est plutôt moyen. Mais promis, ils vous rempliront d'amour.

C'est le cas de Christmas Prince, lui aussi sur Netflix. L'histoire d'Amber, aspirante journaliste qui s'envole pour le royaume d'Aldovia. Objectif : décrocher un scoop sur le futur roi. Évidemment, elle ne va pas décrocher qu'un scoop et ça va être le coup de foudre. Ce film a tellement bien marché que Netflix a déjà lancé la production de deux suites. La preuve, s'il en fallait une, que les films de Noël ont encore de beaux jours devant eux.