La fermeture de France Ô ? "C'est dangereux", met en garde l'écrivain Daniel Picouly

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Tiffany Fillon
Alors que la chaîne France Ô a été retirée des antennes de France télévisions depuis dimanche, l'écrivain d'origine martiniquaise Daniel Picouly s'est dit mardi sur Europe 1 "triste et amer" face à cette décision. Il souhaiterait que le groupe France télévisions continue de porter autrement la voix des habitants des Outre-mer. 
INTERVIEW

Deux jours après l'arrêt de la chaîne France Ô, l'écrivain et ex-animateur de télévision Daniel Picouly s'est indigné mardi de la disparition de la chaîne publique spécialisée sur les Outre-mer. S'il se dit "triste, amer" face à cette fermeture, il espère que le groupe France Télévisions mettra plus en avant les Outre-mer sur ses autres chaînes.

Dimanche soir, lors de la finale de la Ligue des champions, Daniel Picouly affirme qu'il n'a "pas pu regarder le match". "J'étais très triste, amer de cette fermeture. Je pensais à toutes les équipes, à tout ceux qui travaillent" à France Ô, poursuit l'ancien animateur de l'émission littéraire "Page 19" sur France Ô. "Je pensais à la façon dont on a considéré que l'on pouvait se débarrasser ou du moins supprimer France Ô sur la base du fait qu'il n'y avait pas assez d'audiences", ajoute l'écrivain. 

France Ô, lancée en 2005, s'est s'arrêtée dimanche à minuit, comme l'avait décidé il y a deux ans le gouvernement, au vu des faibles audiences de cette chaîne publique au profil unique, à la fois vitrine télévisuelle de l'Outre-mer et concentré de diversité. Un choix que l'écrivain d'origine martiniquaise Daniel Picouly estime "dangereux". "Il faut faire attention parce que ce critère s'appliquera à tout le monde un jour : aujourd’hui c'est France Ô. Mais demain, qui va être considéré comme n'ayant pas assez d'audiences. Ce n'est pas un chiffre, un objectif. C'est relatif", avance-t-il. 

Daniel Picouly convaincu par la nouvelle formule de France télévisions

Le gouvernement a cherché à parer ce genre de critiques, partagées également par des personnalités politiques. Il a demandé à France Télévisions de muscler les contenus ultramarins sur ses autres chaînes. Une nouvelle plateforme numérique, baptisée "Outremer la 1ère", a également été lancée en juin.

Le tout s'inscrit dans un "pacte de visibilité" signé il y a un an par France Télévisions, qui vise à "garantir durablement la présence des outre-mer au centre de l'offre de l'audiovisuel public", avec des objectifs chiffrés et gravés dans le marbre.

Une perspective qui a convaincu Daniel Picouly sur le papier. "Je suis très satisfait des contacts que j'ai pris avec les nouveaux responsables de France télévisions. J'ai confiance en eux", dit-il. Car "tout France télévision sera beaucoup plus irrigué d'une préoccupation sur l'Outre-mer, de la culture d'Outre-mer, de ce qu'il se passe en Outre-mer", poursuit l'écrivain, pour qui ce plan semble "très positif".