Eric Lavaine raconte pourquoi il se fait passer pour le réalisateur d'Intouchables

Eric Lavaine n'est pas le réalisateur d'Intouchables, quoi que...
Eric Lavaine n'est pas le réalisateur d'Intouchables, quoi que... © Europe 1
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Guilhem Dedoyard
Le métier de réalisateur peut être ingrat. Si les acteurs peuvent se faire un nom, il est beaucoup plus difficile pour ceux derrière la caméra de briller. Éric Lavaine, qui a une dizaine de films à son actif, en fait régulièrement les frais. Il a donc trouvé une parade en se faisant passer pour quelqu'un d'autre.

Il est le réalisateur de Barbecue, Poltergay ou encore Retour chez ma mèreet vient de sortir Un tour chez ma fille. Éric Lavaine a réalisé une dizaine de longs métrages qui ont pour la plupart reçu un accueil positif du public. Pourtant, les gens ne connaissent pas nécessairement son nom ni sa filmographie. Au micro d'Europe 1, il détaille à Isabelle Morizet la petite blague à propos d'Intouchables qu'il lui arrive de faire dans les diners pour éviter l'embarras. 

"Les gens ne me connaissent pas"

Le problème des réalisateurs, pour "99% d'entre eux", c'est que ce ne sont pas des "hommes publics", explique Éric Lavaine. Or, comme il le raconte dans "Il n'y a pas qu'une vie dans la vie", sur Europe 1, les gens ne le "connaissent pas". "Le gros souci", souligne-t-il, c'est que par politesse ou par réel intérêt, "quand les gens me présentent, on me demande ce que je fais".

Ce à quoi il répond faire du cinéma, ce qui suscite la remarque "il y a peut-être des films que j'ai vu" et lorsqu'il commence à citer, par exemple, Bienvenue à bord. Barbecue, retour chez ma mère. "Là, je vois que ça ne réagit pas", relate-t-il. "Et donc, très vite, j'enchaîne, je dis j'ai fait Intouchables", ce qui provoque une réaction. "On me dit : 'Ah d'accord, c'était très bien' et je suis content". Et pour cause, le film a été numéro 1 pendant neuf semaines, un record. Il a aussi fait 20 millions d'entrées en France et environ 30 millions à l'étranger.

"C'est très vexant" de ne pas être reconnu

Sauf que le film n'est pas de lui. Éric Lavaine n'a pas réalisé le carton avec Omar Sy puisqu'il est signé Olivier Nakache et Éric Toledano. Le réalisateur "remercie" donc ses deux confrères pour leur notoriété parce qu'il explique le faire "systématiquement".

Une plaisanterie qui peut fonctionner "parce que les gens ne connaissent pas la tête des réalisateurs". Ce petit stratagème lui permet de garder la face parce que "c'est très vexant d'égrener l'ensemble de son œuvre sans que ça ne dise rien à personne". Il estime que cela est en partie dû au fait qu'il ne "fait jamais les grands titres" avec ses productions. Pour cela, il n'est pas très friand des critiques. "Moi, je me rassure toujours en disant : en dehors du public, je ne plais à personne", raconte-t-il. "J'ai toujours tendance à penser que les critiques ne m'aident pas."

Le métier de réalisateur ne l'intéressait pas

Même s'il s'épanouit actuellement en tant que réalisateur, Éric Lavaine a pendant longtemps éprouvé du désintérêt pour ce poste. Il considérait "sur H, notamment", dont il a été le showrunner, "que les réalisateurs avaient peu d'importance". Et ce pour plusieurs raisons : "C'était du sitcom en public donc les caméras n'avaient pas de gros travail à faire et puis la direction d'acteur, quand vous avez Eric et Ramzy, mieux vaut les laisser en roue libre".

"Pour moi, la base, ce qui était vraiment important, c'est l'écriture et je considérais un peu les réalisateurs comme étant des éléments pas très importants, mais j'en suis revenu", explique Éric Lavaine. "Maintenant le fait d'être réalisateur m'aide sur l'écriture".