Olivier Nakache et Eric Toledano étaient les invités d'Europe 1, jeudi matin (photo d'archives). 4:01
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Margaux Lannuzel
Invités de la matinale d'Europe 1, les réalisateurs d'"En Thérapie" ont évoqué jeudi la genèse de leur série, diffusée sur Arte à partir de jeudi, et qui plonge le spectateur dans un cabinet de psychanalyse, un endroit "un peu sacré". 
INTERVIEW

Au premier jour de sa diffusion télévisuelle (à 20h55 sur Arte, jeudi), En Thérapie a déjà fait un carton. Plus de six millions de vidéos ont été visionnées sur Arte.tv, la plateforme où la série d'Olivier Nakache et Eric Toledano est disponible depuis une semaine. Un succès à relier à la crise sanitaire du coronavirus et à son impact sur la santé mentale des Français ?  "C'est vrai que le timing est très particulier pour nous", ont répondu les réalisateurs, jeudi matin sur Europe 1. "C'est une série sur l'homme, sur l'écoute (…) et là, on a la sensation que les gens sont dans une détresse psychologique qui ne fait que s'accroître". 

 

 

"L'acteur ou l'actrice devait faire le chemin aussi"

Malgré cette détresse, la prise en charge psychologique reste un sujet peu abordé, dans la société comme au cinéma et dans les séries. "C'est vrai qu'on rentre dans un endroit un peu sacré. C'est très impudique", commente Eric Toledano. Pour cette série, le duo a fait appel à un casting quatre étoiles - Mélanie Thierry, Frédéric Pierrot, Reda Kateb, Carole Bouquet, Pio Marmaï et Clémence Poésy, notamment -, pour un tournage parfois très émouvant. 

 

"On faisait des prises longues, parce que pour arriver à une émotion, l'acteur ou l'actrice devait faire le chemin, aussi, de cette prise racontée", explique ainsi Olivier Nakache. "Quand on va convoquer un rêve ou convoquer un souvenir de jeunesse, il faut le temps pour le raconter et parvenir à une émotion. (…) De temps en temps, on a eu des lapsus, on a eu des larmes qui sont arrivées alors qu'elles n'était pas du tout prévues. Evidemment, on a guetté ces moments."

Une série à ne pas "manger d'un coup"

Quant à leur choix de situer l'intrigue dans les semaines qui ont suivi les attentats du 13-Novembre 2015, les réalisateurs y voient tout sauf un "prétexte". "Si, à un moment, on ne regarde pas un tout petit peu dans le rétro et si on n'analyse pas pourquoi on devient fragile, quel impact ont ces attentats sur nous, sur nos enfants, sur nos vies, alors, je pense que on devient moins humain", explique Olivier Nakache. Le duo a ainsi voulu montrer le "rituel" du rendez-vous chez le psy, qui "remet un peu le temps en place" après un traumatisme. 

Un temps nécessaire, qu'Olivier Nakache recommande de respecter également en tant que spectateur. "Je suggère de ne pas faire comme on fait aujourd'hui dans la consommation, de pas manger toute la série d'un coup", glisse-t-il. "Parce que comme une séance de psy, à chaque fois qu'on s'arrête, on part avec une réflexion qui, normalement, doit permettre de cogiter pendant un temps…"

Une saison 2 autour de la crise du coronavirus ? "On y réfléchit"

Le succès annoncé de cette première saison, qui compte 35 épisodes, pousse-t-il déjà les réalisateurs à envisager une suite ? "On y réfléchit", sourit Olivier Nakache. "Mais ce qu'on traverse [la crise sanitaire, ndlr] laisse des traces. Ça donne peut être la possibilité à une saison 2."