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Alexis Patri , modifié à
Eddy de Pretto était vendredi l'invité d'Anne Roumanoff et de son équipe de chroniqueurs dans l'émission "Ça fait du bien". Le chanteur, qui a sorti fin mars son deuxième album "A tous les bâtards", se confie sur sa peur de n'avoir plus rien à raconter dans ses chansons et sa recette pour trouver l'inspiration.
INTERVIEW

Il dit qu'il écrira un troisième album "s'il a encore des choses à dire". Mais Eddy de Pretto avait déjà cette crainte de ne plus avoir d'histoires à raconter dans de nouvelles chansons au moment d'écrire A tous la bâtards, son deuxième album sortie le 26 mars dernier. C'est ce qu'il confie vendredi au micro d'Anne Roumanoff, à l'occasion de son passage dans l'émission Ça fait du bien. "Il fallait trouver des nouvelles histoires à raconter, des choses qui viennent des tripes. Mais comment raconter des nouvelles choses inédites que je n'avais pas à raconter ?", interroge-t-il. "Il y avait un peu de pression."

Les craintes d'Eddy de Pretto émergent à la fin de la tournée de Cure, son premier album. "J'avais peur, parce qu'on sortait de tournée et que je ne savais pas ce que j'allais raconter. Je n'avais pas envie de raconter ma vie de tournée qui a été un peu chiante et qui n'intéresse personne", estime-il. Et, en se lançant dans l'écriture, le chanteur rencontre quelques blocages.

Rimbaud, Ferré et Genet

"Parfois, quand tu es face à ta feuille, tu es un peu obstrué, tu es en boucle sur des sujets ou des mots", explique-t-il. "Tu as besoin de lire ou de voir d'autres nouvelles choses pour pouvoir un peu passer à autre chose." Cet ailleurs inspirant, Eddy de Pretto le trouve en lisant de la poésie : Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Léo Ferré, également chanteur de renom. "J'ai beaucoup lu Jean Genet", complète l'auteur-interprète.

Eddy de Pretto confie même sa recette contre le syndrome de la page blanche. "Dès que j'avais une panne d'inspiration, j'allais ouvrir leurs livres, parce que c'est des gars avec lesquels c'était tout de suite assez fou", se souvient-il. "Une ouverture de page au hasard m'amenait sur des sujets, des tournures de phrases qui me déclenchait une grosse phase d'inspiration."

Comme Eddy de Pretto, Jean Genet a fait de la sublimation de son homosexualité et de ses histoires d'amour l'un des thèmes centraux de ses textes.

Demeure tout de même un blocage contre lequel Eddy de Pretto n'a pas encore trouvé de recette : écrire des textes pour les autres. "J'ai tenté, j'ai eu plein de demandes, mais ça n'a pas trop marché", regrette-t-il. Et il pense savoir d'où vient le problème. "Mon écriture est très autobiographique. J'ai encore beaucoup de mal à me projeter dans ce que pourrait chanter quelqu'un d'autre", analyse-t-il. "Mais j'adorerais réussir à le faire."