Décors féeriques, route des vins et musée de l'automobile : nos itinéraires pour découvrir l'Alsace

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En Alsace, la Route des vins se déroule sur près de 170km. © PATRICK HERTZOG / AFP
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Jean-Bernard Carillet
Kaysersberg, Riquewihr, Turckheim… des noms qui évoquent des fiers castels autant que de délicieux nectars à la robe d’or. Chroniqueur de l'émission "Et si on partait ?" sur Europe 1 et auteur au "Lonely Planet", Jean-Bernard Carillet se penche mardi sur l’Alsace. Ses cités médiévales, ses vins, ses forêts, rien ne lui a échappé.

Ses forêts profondes et ses villages fortifiés semblent directement sortir d’un conte des frères Grimm. Il est peu de région aussi féeriques que l’Alsace. Montagneuse et pleine de mystère, elle saura ravir le visiteur par sa nature sauvage, son patrimoine culturel, sa richesse gastronomique et viticole. Dans Et si on partait ? sur Europe 1, le chroniqueur Jean-Bernard Carillet, également auteur au Lonely Planet, revient sur les incontournables de la région, mais nous invite également à découvrir quelques merveilles en dehors des sentiers battus.

Une route des vins à nulle autre pareille…

De Marlenheim à Thann, la Route des vins d’Alsace est un somptueux itinéraire de 170km du nord au sud. C’est un peu l’image de l’Alsace heureuse, celle des vieux bourgs encore fortifiés où des cascades de géraniums dévalent des colombages, celle des innombrables châteaux romantiques, des forêts profondes, des reflets roses du grès, celle des alpages d’un côté et de la plaine de l’autre, celle des auberges sans chichis où l’on sert de la flammenkueche dans un décor de bois sombre qui semble inchangé depuis des décennies, celle enfin des opulentes maisons de vignerons, avec leurs caveaux de dégustation.

Le meilleur moment pour parcourir la route des vins se situe en septembre (les journées sont encore belles et assez longues), mais surtout en octobre et au début du mois de novembre, quand les vignes se mettent à tirer peu à peu sur le roux et quand les vendanges donnent à la région une atmosphère bien particulière. C’est la saison du vin par excellence !

… bordée de petites cités médiévales

Il y a des étapes grandioses à ne pas manquer, avec des villages de poupées, comme Kaysersberg et Riquewihr, et bien sûr Colmar ! Mais la halte que nous préférons, c’est celle d’Eguisheim. Cette jolie cité médiévale n’est pas comme les autres : ses ruelles pavées s’enroulent comme un ruban autour du centre ancien.

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Des villages médiévaux qui jalonnent la route des vins, Eguisheim est l'un des plus charmants. © PATRICK HERTZOG / AFP

N’oublions pas non plus Turckheim, coquette cité qui ne ressemble à aucune autre grâce à son veilleur de nuit, qui officie tous les jours du 1er mai au 31 octobre, dès 22 heures précises. Au Moyen Age, le veilleur de nuit passait dans les rues pour annoncer les heures de la nuit et s’assurait qu’aucune chandelle ne restait allumée, pour éviter les risques d’incendie. Cette tradition a été remise au goût du jour il y a 50 ans.

Pendant 1h30, le veilleur de nuit s’improvise guide, et vous mène à travers les rues du village en plusieurs stations, chantant et expliquant le village, ses monuments et ses traditions. Il est habillé en tenue traditionnelle : chapeau tricorne, hallebarde, cor et lanterne. En plus, c’est gratuit.

Prendre un peu d’altitude, dans les Vosges

Direction le Ballon d’Alsace, à 1.247 m d’altitude. On y accède facilement en voiture, pour découvrir un panorama grandiose sur le Jura et les Alpes. L’idéal : une nuitée en bivouac, pour profiter des belles lumières rasantes du soir et du petit matin. Olivier Pohl, accompagnateur en montagne, propose cette formule de bivouac au Ballon d’Alsace. On installe les hamacs protégés par une toile de tente, on allume un feu, on déguste une fondue, et on écoute les histoires d’Olivier sur la vie en moyenne montagne. Le lendemain aux aurores, le clou du spectacle : observer un troupeau de chamois qui batifolent dans les herbes.

Dans les Vosges du Nord, le voyageur peut s’essayer à la sylvothérapie, grande tendance du moment. Il s’agit d’une sorte de "bain de verdure", que vous pouvez notamment pratiquer dans la forêt de la Petite Pierre. La balade dure environ deux heures, ponctuée d’arrêts au cours desquels le promeneur est invité à faire des exercices de respiration. On travaille sur l’ancrage, les ressentis, la conscience de soi, notamment grâce au contact avec les arbres : hêtres, chênes, et autres conifères qui poussent en nombre dans le massif des Vosges.

Une ville à découvrir ?

Mulhouse est largement sous-estimée par les itinéraires touristiques. Certes, il n’y a pas de maisons à colombages, mais la ville dispose d’un ancien patrimoine industriel remarquable. À commencer par la cité de l’Automobile, soit le plus grand musée automobile du monde avec 400 modèles installés dans une ancienne usine textile. La visite prend des allures de voyage dans le temps, avec des modèles mythiques : Bugatti, 2 CV, Panhard & Levassor, Lotus….

Jusqu’au 1er novembre, vous pouvez vivre une expérience hors du commun : piloter un véhicule de collection mythique sur l’Autodrome. Tours de piste, nouvelles sensations de conduite au volant d’une Corvette, d’une Chevrolet, d’une Lamborghini, d’une Cadillac, ou encore d’une Mustang. Il est même possible de prolonger l’expérience pendant une demi-journée sur la Route des vins.

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Le musée de Mulhouse renferme la plus grande collection d'automobiles au monde. ©SEBASTIEN BOZON / AFP

Savourer une carpe-frite dans le Sundgau

Le Sundgau, tout au sud de la région à la frontière suisse, près du Jura, déroule un paysage de monts et d’étangs. C’est le pays des sorcières et des lutins, empreint de mystère. Il s’agit d’un petit coin de paradis, pour les Alsaciens eux-mêmes, qui viennent y déguster dans l’une des nombreuses auberges la spécialité du coin : la carpe-frite.