Cinémas et théâtres demandent une dérogation horaire du couvre-feu. 2:01
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Laetitia Drevet , modifié à
Le Premier ministre reçoit jeudi matin plusieurs représentants du secteur culturel, frappé de plein fouet par la crise sanitaire et qui pâtit du couvre-feu. La vice-présidente de l’association française des cinémas d’art et d'essai et le directeur du théâtre de la Porte Saint-Martin ont partagé leurs revendications au micro d'Europe 1.

"On ne comprend toujours pas." Pour Isabelle Gibbal-Hardy, vice-présidente de l’association française des cinémas d’art et d'essai, le refus du gouvernement de délivrer aux lieux de culture une dérogation leur permettant de rester ouverts après le couvre-feu est incompréhensible. "Les salles de cinéma sont des lieux sûrs, le président Macron l'a dit lui-même", argue-t-elle jeudi au micro d'Europe 1, alors que le Premier ministre reçoit dans la matinée plusieurs représentants du secteur. 

"Nous travaillons à perte"

"Aujourd'hui, nous travaillons à perte", souligne Jean Robert-Charier, directeur du théâtre de la Porte Saint-Martin, invité d'Europe 1. Avant le couvre-feu, il peinait déjà à remplir les 650 places actuellement disponibles (contre 1.100 en temps normal). On ne joue plus chez lui que les vendredi à 18 heures et samedi et dimanche à 17 heures. Les représentations des mardi, mercredi et jeudi ont été abandonnées : en semaine, trop peu de personnes auraient répondu présentes en fin d'après-midi. "Une heure de plus, c'est le seul moyen pour nous de faire notre travail", affirme-t-il. Isabelle Gibbal-Hardy renchérit : "Nous demandons au gouvernement que le billet de cinéma serve de justificatif à une dérogation horaire." Une solution toutefois écartée par le Premier ministre en début de semaine. 

"La culture est quelque chose de vital"

Jean Castex s'était montré très clair : les règles doivent s'appliquer à tous de la même manière. Les représentants du secteur culturel espèrent toutefois que la réunion de jeudi, dont l'ordre du jour n'a pas été communiqué, changera la donne. "Nous avons des arguments sérieux. Quand on considère que la culture n'est pas vitale sur le plan économique, c'est à tord : le cinéma représente beaucoup en terme de masse salariale et de chiffre d’affaire. Et puis la culture est quelque chose de vital. C'est de notre survie à nous que dépend le maintien de la pluralité culturelle", défend Isabelle Gibbal-Hardy.

Pour le moment, son cinéma parisien, le Grand Action, ne survit que grâce aux aides de l'Etat et de la collectivité territoriale. "Sans ces subventions, on serait mort. Et beaucoup de cinéma d'art et d'essai sont en situation critique." Pour s'en sortir, elle en appelle aux spectateurs : "Venez, venez dans nos salles ! Nous avons besoin de vous pour continuer."