Alors que la chanteuse lyrique Patricia Petibon devait chanter "Salomé" de Strauss au théâtre des Champs-Élysées, la production a été arrêtée avec les restrictions mises en place au moment du reconfinement. L'artiste était l'invitée d'Europe 1 dimanche, et est revenue sur la difficulté du monde culturel, d'un point de vue financier mais aussi social, en cette période d'épidémie. Elle a rappelé que "beaucoup de jeunes qui débutent n'ont pas l'intermittence" et "sont dans le désespoir à cause du confinement".
"La réalité crue de devoir survivre"
La production de "Salomé" employait des centaines de personnes, chanteurs, danseurs, figurants, orchestre... qui se retrouvent elles aussi à l'arrêt. "Je pense notamment aux jeunes artistes. Évidemment, la France est quand même un exemple par rapport aux droits dans le monde, la sécurité sociale, l’intermittence ça n’existe nulle part ailleurs", a rappelé la chanteuse. "Mais beaucoup de jeunes qui débutent n’ont pas leurs heures d'intermittence, et des grands artistes n’ont pas choisi de l’utiliser par éthique."
Or, rappelle Patricia Petibon, "toute cette jeunesse qui débute, qui prend des cours, pour certains sont dans le désespoir à cause de ce confinement, de cet enfermement, de cette peur de l’avenir et de cette réalité crue de devoir survivre d’un point de vue financier".
La culture, "ADN d'une civilisation"
L'artiste défend la nécessité de remettre en marche la culture, nécessaire selon elle à la vie en société. "La culture, l’art, c’est l’ADN d’une civilisation. Quand il n’y en a plus, il n’y a plus de pensée, plus de réflexion, plus d’empathie…. La culture crée notre lien entre tous, ça peut sauver des vies, ça cicatrise. Cela vous permet d’agir sur vos choix d’individus, de vous relever des épreuves !" insiste-t-elle.
Mardi, Emmanuel Macron a annoncé que les lieux de spectacles, théâtres, cinémas, pourront rouvrir à compter du 15 décembre.