Christophe Willem : une carrière de plus de dix ans, "je n’y pensais vraiment pas"

© Capture d'écran Twitter/Europe 1/Claire Dutronc
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Aurélie Dupuy
La Nouvelle Star, c'était en 2006. Onze ans plus tard, Christophe Willem sort son nouvel album "Rio" et nous embarque dans les lieux parisiens qui comptent pour lui.
INTERVIEW

Dix ans après son premier album et sa victoire dans l'édition 2006 de la Nouvelle Star, Christophe Willem est de retour avec un nouvel opus, Rio. Le temps d'une balade dans Paris - celui d'avant son succès et son Paris d'aujourd'hui - il confie à Nikos Aliagas qu'il ne pensait pas que l'aventure durerait.

Coup de foudre pour Rio. Christophe Willem donne rendez-vous au sommet du centre Georges Pompidou. "J’habitais juste à côté quand je suis sorti de l’émission. C’était un endroit qui me fascinait. J’ai grandi en banlieue et pour moi, Paris, c’était le centre. Et j’aime l’art moderne, j’aime ne pas réserver l’art à quelque chose de toujours très ancien." Au café-restaurant Georges, il confie apprécier l'endroit pour la vue et pour... les touristes. Comme au Caroussel du Louvre, explique-t-il, "il y a plus de touristes que de Parisiens. Tu peux faire tes magasins tranquille."

Pour Rio, c'est une autre histoire. Il y est allé pendant les Jeux olympiques et a eu le coup de foudre pour la ville. "En bon Français, je suis parti avec pas mal d’a priori. En fait, la ville m’a cueilli pour tout, l’énergie, l’humanité. Ça m’a bouleversé. Ces gens n’ont pas le luxe d’anticiper l’avenir, donc ils se contentent de vivre le moment présent à 100%".

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Tout le monde s’imagine en me voyant 'Oula celui-là est pas bien viril, il doit pas faire grand-chose chez lui', or je fais tout.

Fan de déco et de bricolage. Un gâteau plus tard, et Beaubourg abandonné jusqu'à la prochaine visite, le chanteur s'arrête quelques instant auprès d'une musicienne de rue, puis quelques mètres plus loin, il entre chez... Leroy-Merlin ! "J’habitais en banlieue et le dimanche, le passe-temps favori, c’est les magasins de bricolage ou les jardineries. J’ai une fascination pour les magasins de bricolage. Quand on aime bien la déco, on aime bien bricoler un peu. Tout le monde s’imagine en me voyant 'Oula celui-là est pas bien viril, il doit pas faire grand-chose chez lui', or je fais tout", dit-il en riant. 

Étagères, espace salle de bains, atelier de découpe, tous les rayons l'attirent. "Je trouve que ça connecte à la réalité. Quand on fait un travail manuel dans une société où tout se prend et toute se jette, la créativité, faire quelque chose, un petit meuble, c’est gratifiant." Cette fois-ci, Christophe Willem sort la carte du magasin et achète un mètre laser. Un dimanche comme celui-ci il peut bricoler ou déjeuner en famille, puis prendre le chemin de la salle de spectacle. "Avant un concert, il me faut une heure pour me préparer, m’imprégner du lieu." Sa routine à lui, en somme.

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Quand j’avais des peines de cœur, je me suis retrouvé dans cette rue en larmes.

Fringales la nuit. Côté travail, il dit aussi que l'obscurité lui réussit. "C’est la nuit que j’ai de l’inspiration, que je réfléchis. La journée, je vis à 100 à l’heure et la nuit, j’ai le temps de me poser." Il traverse alors le quartier des Halles pour arriver dans un restaurant ouvert de 19h à 5h du matin, "La poule au pot". A l'époque de son second album, il habitait en face. "Je venais très souvent parce que j’avais souvent des fringales la nuit." A la carte, poularde aux morilles, blanquette de veau à l’ancienne… "Souvent je commandais, ils me prêtaient l’assiette, je mangeais chez moi et je ramenais l’assiette" , se souvient-il.

Christophe Willem confie : "Quand j’avais des peines de cœur, je me suis retrouvé dans cette rue en larmes, des fois à débarquer ici." Il y avait trouvé une deuxième famille. Paul Racat, d’origine auvergnate, confirme. Depuis 43 ans dans l'établissement, il a vu passer pas mal d'artistes. Des pointures : les "Stones, Pink Floyd, Sinatra..." Christophe Willem, lui, ne pensait pas que tout continuerait dix ans après avoir été révélé dans un télé-crochet. "Durer dix ans, je n’y pensais vraiment pas. A chaque fois, je vis la suite. Pour moi, rien n’est établi, c’est du plus. J'ai la chance de faire un métier magique, mais on ne fait que de la musique", conclut-il, lucide.