Cannes : des propos de Pio Marmaï sortis de leur contexte créent la polémique

Les propos de Pio Marmaï ont créé la polémique au Festival de Cannes.
Les propos de Pio Marmaï ont créé la polémique au Festival de Cannes. © AFP
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Manon Bernard
L’équipe de "La Fracture", réalisé par Catherine Corsini, était en conférence de presse au Festival de Cannes pour présenter le film. C’est à ce moment-là que l’acteur Pio Marmaï s’en serait pris verbalement à Emmanuel Macron, s’attirant les foudres des défenseurs du président. Les propos ont en réalité été sortis de leur contexte.

Aller "péter la gueule" d’Emmanuel Macron. Cette sortie médiatique de l’acteur Pio Marmaï, en conférence de presse au Festival de Cannes lors de la présentation du film La Fracture samedi, a déclenché une avalanche de réactions sur les réseaux sociaux. Les propos de l’acteur français doivent toutefois être relativisés. Au moment où il les prononce, Pio Marmaï semble en effet encore plongé dans la tête de son dernier personnage. 

"Je ne donne de leçons à personne"

Dans ce film de Catherine Corsini, l’acteur interprète un camionneur "gilet jaune" blessé par une grenade tirée par les forces de l'ordre. Il va croiser, à l’hôpital, la route de Julie (Marina Foïs) et Rafaela (Valeria Bruni-Tedeschi). Ensemble, ils vont suivre la détresse des infirmières et médecins qui manquent de moyens. "Avec ce film, j'ai voulu rendre hommage aux soignants qui prennent soin de nous tous", explique la réalisatrice.

Au début de la séquence vidéo, Pio Marmaï répond à la question d’une journaliste lui demandant ce qu’il dirait à Emmanuel Macron. L’acteur répond en premier lieu : "je n’ai pas grand-chose à dire à grand monde, certainement pas à Macron, je ne donne de leçons à personne." Avant de poursuivre : "ce que j’essaye de raconter en jouant ce mec, c’est qu’il y a cet endroit de la révolte, quelque chose de l’ordre de l’intime. A un moment de fragilité et de violence pareil, il y a une maladresse qui peut surgir", raconte l’acteur. Avant d’ajouter : "mais ce qui est intéressant, c'est de se dire comment on raconte cette révolte, que ça passe par la langue, ou par la violence."

Les gilets jaunes rarement au cinéma

C’est à ce moment-là que l’acteur tacle le chef de l’Etat, toujours dans l'état d'esprit de son personnage. "Macron, j'aimerais bien aller chez lui en passant par les chiottes et par les tuyaux et lui péter la gueule, ça évidemment, un peu comme tout le monde, dans l'absolu...", a-t-il déclaré. Ces paroles ont été condamnées par plusieurs membres de la majorité comme l'ancien ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. "Vous remportez la palme du propos le plus vulgaire", a tweeté l’ancien ministre de l’intérieur.

Jusqu'ici, le cinéma s'était peu emparé du sujet des "gilets jaunes", à l'exception d'Effacer l'historique (2020), de Gustave Kervern et Benoit Delépine, et de deux documentaires : J'veux du soleil (2019), du député insoumis François Ruffin, et Un pays qui se tient sage (2020), de David Dufresne.